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Commission d’enquête sur Britam: quel rôle la FSC a-t-elle vraiment joué?
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Commission d’enquête sur Britam: quel rôle la FSC a-t-elle vraiment joué?
Les intervenants devant la commission d’enquête sur la vente des actions de Britam Kenya semblent apporter plus de questions que de réponses. C’est le secrétaire du conseil d’administration de la Financial Services Commission (FSC), Ramanaidoo Sokappadu, qui a été auditionné devant la Commission, ce mardi 1er août.
Il a soumis une série de procès-verbaux des réunions des membres de la FSC. Fait surprenant : des réunions portant sur la vente des actions de Britam Kenya se sont tenues jusqu’à juillet 2016. Pourtant, Padassery Kuriachen, ex-acting Chief Executive Officer (CEO) de la FSC, avait affirmé que le rôle de la FSC dans la vente des actions de Britam s’est arrêté, le 6 novembre 2015. C’est-à-dire le jour où les actions ont été transférées à la National Property Fund Ltd.
Demain, mercredi 2 août, Somduth Nemchand, Deputy Permanent Secretary au ministère des Services financiers, et un autre fonctionnaire seront entendus devant la commission d’enquête sur la vente des actions de Britam.
Le Permanent Secretary du ministère des Finances, Vidianand Lutchmeeparsad, devrait également être auditionné cette semaine. Il est considéré comme une pièce maîtresse de la vente des actions de Britam Kenya. Vidianand Lutchmeeparsad devra confirmer le montant de Rs 4,3 milliards que la partie kenyane aurait accepté lors d’une réunion au Kenya. Du moins, à en croire le ministre Vishnu Lutchmeenaraidoo.
Le rôle que Dev Manraj a joué dans les négociations du prix des actions de Britam Kenya soulève également des interrogations. D’autant plus que le secrétaire financier est aussi le Chairman de la FSC. D’ailleurs, son nom est régulièrement cité dans cette affaire sans qu’il n’y ait de distinction entre ses deux fonctions.
Toujours est-il que Dev Manraj semble avoir été un contact privilégié du Kenyan Peter Munga. Deux lettres en possession de l’express affirment que le deal a été scellé entre Dev Manraj et la partie kenyane. La première, datée du 11 décembre 2015, se réfère à une conversation téléphonique ayant eu lieu le 9 décembre entre lui et Henry Rotich, Cabinet Secretary kenyan.
Et c’est également lui qui aurait rencontré la partie kenyane en novembre 2015, selon les dires de l’ex-ministre des Finances. Pendant cette réunion, Peter Munga aurait agréé le rachat des 23 % d’actions de Britam Kenya qui appartenaient à la British American Insurance Co. Ltd pour Rs 4,3 milliards.
Somme qui est toutefois contestée. Les parties prenantes à la vente des actions affirment, en effet, qu’il n’y a jamais eu d’offre des Kenyans à Rs 4,3 milliards. Dans les milieux, on fait du reste remarquer qu’à ce moment-là, ces actions sur la Bourse kenyane ne valaient pas autant. Vidianand Lutchmeeparsad devra, donc, s’expliquer sur cette réunion. À savoir que la vente s’est finalement conclue à Rs 2,6 Mds.
Autre point surprenant : Vishnu Lutchmeenaraidoo affirme que Peter Munga était à Maurice, le 14 novembre 2015, soit deux jours avant que le Permanent Secretary ne s’envole pour le Kenya. Pourtant, lors de son audition, Yacoob Ramtoola, Special Administrator de la FSC, a affirmé que Peter Munga a débarqué à Maurice le 23 novembre, soit seulement sept jours après. Pendant cette visite, il aurait rencontré le personnel de BDO ainsi que l’ex-ministre des Services financiers, Roshi Bhadain.
Et le 12 janvier 2016, dans une autre lettre, c’est cette fois le Group Managing Director qui mentionne une correspondance envoyée le 21 décembre demandant qu’une réunion ait lieu à la mi-février «to finalise discussions on the matter». En copie de la lettre du 12 janvier, à Roshi Bhadain, Henry Rotich et… Vishnu Lutchmeenaraidoo.
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