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Plaine-Verte: Riyad* quitte la rue pour l’hôpital Brown-Séquard

1 août 2017, 20:18

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Plaine-Verte: Riyad* quitte la rue pour l’hôpital Brown-Séquard

À lundi dernier, Riyad dormait toujours dans un autobus et errait dans les jardins de Plaine-Verte. Hier, les choses ont pris une autre tournure. L’adolescent a reçu la visite d’un travailleur social, l’Imaam Arshad. Ce dernier raconte qu’il passait dans une rue de Plaine-Verte lorsqu’il a aperçu le jeune garçon. Il s’est arrêté pour lui parler. S'ensuivie une journée où d’autres bons Samaritains sont venus en aide à l’adolescent de 14 ans. 

Depuis hier soir, il a quitté les bancs de son autobus pour un lit. Le petit Riyad se trouve actuellement à l’hôpital psychiatrique de Brown-Séquard, à Beau-Bassin. Ce, après l’intervention de l’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasamy, des membres de la brigade des mineurs et de la Child Development Unit (CDU) qui ont été dépêchés à la demande de Radio Plus. L’imaam Arshad nous explique que le jeune garçon a accepté de se rendre dans les locaux de la radio privée parce qu’il connaissait déjà l’animatrice Najette Toorab. 

«Il ne voulait rien entendre au départ. Je ne savais pas comment le convaincre de se faire aider. Finalement, une fois à la radio, nous avons fait appel à l’Ombudsperson for Children et à la brigade des mineurs», poursuit le travailleur social. 

Une fois sur place, soutient Rita Venkatasamy, elle a tenté de convaincre l’adolescent de se faire aider. «C’est un enfant qui a des soucis de santé mentale. Il lui faut des soins au plus vite. C’est pour cela que nous l’avons référé à l’hôpital psychiatrique. Nous savons qu’il ne veut pas y retourner, mais nous sommes des adultes et nous devons faire ce qu’il faut pour l’aider et prendre des décisions», soutient l’Ombudsperson. 

Seul souci : pour faire admettre un mineur dans un centre hospitalier, il faut un responsible party. Or, le plus grand malheur de Riyad c’est justement de ne pas avoir de famille. Sa mère étant elle-même souffrante et son père n’étant plus de ce monde. Alors, la CDU a été contactée en renfort. 

La CDU arrive trois heures plus tard 

Mais tout ce beau monde qui a été mobilisé a dû patienter trois longues heures avant que les fonctionnaires de la CDU n’arrivent dans les locaux de la radio privée pour prendre en charge le petit. Selon les témoignages recueillis de ceux qui étaient sur place, les fonctionnaires ont fait comprendre qu’ils n’ont pas pu se déplacer plus tôt ayant eu un problème de logistique. 

Ce qui a donné le temps à Riyad de rendre la tâche plus difficile aux membres de la brigade des mineurs qui étaient eux aussi présents pour tenter de le maîtriser. «C’est un enfant turbulent qui a visiblement des problèmes de comportement. Il refuse de se plier aux autorités ayant été forcé à se débrouiller tout seul pendant si longtemps», poursuit Rita Venkatasamy. 

Manque de structure adéquate 

Au bout de ces trois heures d’attente, ils ont pu se rendre à l’hôpital psychiatrique. Riyad a été admis pour des soins aussitôt arrivé. Ce qui fait pousser un ouf de soulagement à l’Ombudsperson. Mais elle concède que cette solution n’est que temporaire. Bientôt une autre question se posera. Que faire du petit Riyad une fois qu’il sera autorisé à quitter le centre hospitalier ? «Il ne pourra pas rester dans cet hôpital pour toujours. Mais le problème c’est que les abris que nous avons en ce moment ne sont pas aptes à prendre en charge des enfants qui souffrent de problème de santé mentale», avance Rita Venkatasamy. 

Cette dernière affirme qu’elle s’est personnellement rendue dans les précédents foyers qui avaient recueilli le jeune garçon. Mais ils n’ont pas souhaité reprendre le garçon parce qu’ils n’arrivent pas à s’occuper de lui ou à garantir qu’il ne fuguera plus. Du coup, la CDU se trouve sans issue. Même son de cloche du côté de la brigade des mineurs. 

«La brigade peut faire envoyer un enfant à la Rehabilitation Youth Centre (RYC) si elle voit qu’il a fugué du toit familial, mais le cas de Riyad est différent. On ne peut pas avoir recours à cette structure puisqu’il n’en a même pas. Nous n’avons malheureusement pas de structure et il faut changer cela. Il faut cesser d’attendre d’avoir un problème pour trouver une solution. J’en appelle à toutes les autorités concernées», lance Rita Venkatasamy.