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Sexualité des seniors : les tabous mis à nu
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Sexualité des seniors : les tabous mis à nu
Cette affaire a marqué les esprits. Le corps sans vie de Nelson Simon a été retrouvé, lundi le 24 juillet. On lui avait tranché le sexe. L’homme de 76 ans était un «charmeur» si l’on en croit ceux qui le côtoyaient de près. Un prétexte tout trouvé pour lever le voile sur un sujet tabou : la sexualité de nos aînés.
Nelson Simon a été retrouvé mort à son domicile, lundi. Il avait le sexe sectionné. Ceux qui le connaissaient parlent d’un «charmeur», qui menait une vie qui était loin d’être monotone. Si la sexualité a toujours été un sujet tabou, elle le devient encore plus lorsqu’elle concerne les seniors. Vieux pervers, MILF, Cougars… Les termes peu élogieux ne manquent pas pour faire référence à la sexualité des plus âgés. Associant presque leur vie intime à une chose contre-nature. Mais ce n’est pas parce que tout le monde détourne le regard que les personnes âgées n’ont pas de vie sentimentale et sexuelle.
Le sujet est difficile à aborder. Les principaux concernés ne se prononcent pas, même ceux qui confient volontiers qu’ils ne font pas que dormir dans leur lit. D’ailleurs, ils ne comprennent même pas pourquoi on leur pose cette question, car pour eux, leur vie sexuelle est tout à fait normale. Comme nous voulions en savoir plus, nous nous sommes dirigés vers le lieu dédié : les sites de rencontres.
Le nombre de souscripteurs mauriciens sur les sites n’est pas négligeable. Encore une fois, les aînés sont moins représentés. Peur de se faire découvrir ou simplement pas férus de technologie. On n’aura pas la réponse. Ceux qui y sont cherchent autre chose que les jeunes. Du moins le premier soir. Les préliminaires à une rencontre consistent en un déjeuner ou un dîner, voire l’apéro pour les plus téméraires. Loin d’eux l’idée de s’échanger des propos salaces ou des photos réprimées par l’Information and Communication Technologies Act. Mais dans la vraie vie, c’est une tout autre histoire.
Si nos grands-parents ne parlent pas de leur vie intime, leurs petits-enfants n’hésitent pas à le faire. Comme cette jeune femme, mère de deux enfants, qui parle du jour où elle a aperçu un suçon sur la poitrine de sa grand-mère. Découvrir qu’à 72 ans, sa grand-mère pouvait avoir une vie sexuelle l’a quelque peu secouée. «Je lui ai demandé comment c’est arrivé et elle n’était pas contente», dit-elle, en précisant toutefois qu’elle n’est pas contre, mais que cela l’a quand même interpellée.
Elle s’est fait rabrouer par un tonitruant «vey to zafer, sorti divan mwa alé». Mais n’étant pas née de la dernière pluie, elle avait une petite idée de la provenance du love bite et même qui était derrière. «Par la suite, le bruit courait dans la famille qu’elle avait laissé tomber son mec, car il était devenu trop vieux et impotent», poursuit-elle. Est-ce que la réaction aurait été la même si sa grand-mère avait quatre décennies de moins ? Elle ne le sait pas. Mais même là, il est difficile de faire parler les petits-enfants sur un sujet auquel ils n’ont jamais réfléchi.
Mais les employés de pharmacies, quant à eux, n’hésitent pas à en parler. «Les aphrodisiaques sont un des best-sellers et ce ne sont pas les jeunes qui en prennent le plus souvent», explique-t-on à Port-Louis. Dans la plupart des cas, ils viennent demander «enn konprimé pou al dan ménaz» et il faut être habitué à la terminologie polie et ancienne qui fait référence à une partie de jambes en l’air pour pouvoir trouver ce que cherchent ces messieurs.
D’ailleurs, le pharmacien souligne qu’il faut faire attention, car cette gamme de pilules est incompatible avec les maladies cardiaques. Et les dames dans tout ça ? Leurs achats ne laissent rien transparaître de leur vie sexuelle, si ce n’est que, de temps en temps, de rares clientes s’approvisionnent en préservatifs. «Bon, au début, je ne vous cacherai pas que cela surprend, mais on ne pose pas de questions aux clients.»
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