La réunion entre les représentants syndicaux des médecins généralistes et le ministère de la Santé n’a pas eu lieu, mercredi 2 août. Les cinq membres de la délégation syndicale n’ont pas apprécié que le ministère n’ait autorisé la présence que de trois syndicalistes aux négociations.

Le flou qui existerait chez les généralistes, après l’introduction du Shift System mardi, règne toujours. Les médecins invitent Anwar Husnoo à leur réunion de ce samedi, mais le ministre de la Santé a déjà affirmé qu’il ne s’y rendrait pas. Le dialogue de sourds se poursuit donc…

Après plus d’une demi-heure d’attente, mercredi, Radhakrishna Sadien, président de la Government Service Employees Association, Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Service and Other Unions et trois dirigeants de la Medical and Health Officers Association (MHOA), ont quitté le siège du ministère de la Santé, au bâtiment Emmanuel Anquetil, à Port-Louis. Sans rencontrer le ministre et ses officiers. La rencontre devait permettre de dissiper le flou autour de l’application du système de rotation dans les hôpitaux publics.

«À l’intérieur de la salle, nous avons aperçu une armada de fonctionnaires du ministère de la Santé. Ce n’était pas possible que seul le président de la MHOA, le Dr Vinesh Sewsurn, y aille. Il était important que les deux autres puissent y être admis aussi», explique Radhakrishna Sadien. D’abord, la secrétaire du ministre a expliqué que seules trois personnes pouvaient entrer. Ensuite, un conseiller d’Anwar Husnoo et un policier ont aussi passé le message. La tension est montée parmi les représentants syndicaux, le ton aussi.

Sollicité, le Dr Rajnish Nabab, vice-président de la MHOA, également présent, souligne qu’il aurait fallu qu’un des membres de son syndicat puisse prendre note des retombées de la réunion. «Des négociations ne peuvent être menées ainsi.»

Le ministère de la Santé a quant à lui campé sur sa position. Après de longues minutes d’attente, les syndicalistes ont quitté les lieux. «Nous y sommes allés pour trouver une solution. Le ministre de la Santé a, hier (NdlR, mardi), évoqué deux allocations qui seront données aux généralistes. Personne n’en a jamais parlé. Nous pensons que le ministre est induit en erreur par son entourage. Nous voulions lui expliquer les choses telles qu’elles sont», souligne Radhakrishna Sadien.

Colère

Le Dr Rajnish Nabab ajoute que les médecins sont ouverts au dialogue et prônent la démocratie participative. Les syndicalistes ont réitéré leur invitation au ministre Husnoo à la réunion spéciale samedi. «Nous sommes incapables d’expliquer le Shift System à nos confrères. Le ministre semble très confiant en son projet, qu’il vienne donner des réponses. La colère gronde chez les généralistes.»

Après leur départ, Anwar Husnoo a répondu aux questions de la presse. Non, il ne compte pas se rendre à la réunion de samedi. Il est revenu sur les tergiversations de la MHOA et a rappelé que ce sont les médecins eux-mêmes qui ont voulu l’introduction du système de rotation. «Ils savaient que 350 nouveaux médecins seraient recrutés pour alimenter ce système. Ces recrues coûtent environ Rs 200 millions à l’État par an. Qu’allons-nous faire d’elles ?»

Le ministre est également revenu sur le cas engagé en cour par les généralistes. «La porte était ouverte, nous avons accepté de les rencontrer mais ils n’ont pas voulu. À présent, laissons à la justice le soin de trancher.»