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Rekha Hurrymun habille les vieux fauteuils
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Rekha Hurrymun habille les vieux fauteuils
Habile de ses mains, Rekha Hurrymun offre une seconde vie à vos fauteuils. Un talent qui lui permet de joindre les deux bouts depuis qu’elle a perdu son travail.
Dans le petit atelier en briques et en tôle, sis à Trou-d’Eau-Douce, la radio joue en sourdine. La propriétaire écoute d’une oreille distraite pendant qu’elle s’attelle à la tâche. Rekha Hurrymun, 40 ans, a une commande à livrer. Son métier est peu commun pour une femme. La quadragénaire est garnisseuse. Un métier qui n’est pas facile, concède-t-elle, mais qui lui permet de joindre les deux bouts et d’aider sa famille.
Ce métier, elle ne l’a pas toujours fait. La mère de trois enfants a passé plusieurs années dans le textile. Il y a cinq ans, l’usine où elle travaillait a mis la clé sous le paillasson. Résultat : Rekha se retrouve au chômage. Le maigre salaire de son époux, Subiraj, qui est pêcheur, arrive à peine à payer les factures. L’habitante de Trou-d’Eau-Douce n’a pas d’autre choix que de commencer un nouveau métier. «Dan lizinn mo ti pé travay ar bann pies linz ek mo ti déza dan koutir. Akoz sa monn désid pou fer samem», explique-t-elle.
Quelques recherches plus tard et après en avoir discuté avec son époux, Rekha se lance. Elle s’occupe de la réparation de vieux fauteuils. Et, à sa surprise, les commandes affluent. Elle se retrouve aussi à coudre des parachutes. «Mo koud tou bann zafer ki fer ar piés. Kan monn gagn mo prémié komann pou koud parasit, monn inpé paniké. Mé selma, mo’nn ésay konpran travay-la parski mo trouvé isi pli bokou komann mo gagné sé pou koud parasit», poursuit Rekha.
Elle relève avec brio ce défi. Et cela, sans aucune formation en garnissage. D’ailleurs, son époux ne cache pas sa fierté face au courage de Rekha. «Éna misié mem pa kapav fer sa. Mo fier ki mo madam inn aprann sa par li-mem, ek li pé ed nou fami aar sa métié la», dit-il. Depuis quelque temps, Rekha peut compter sur le soutien de son fils, Aniket, qui n’hésite pas à l’épauler durant son temps libre. Une aide qu’elle ne refuse pas, malgré ses appréhensions. «Mo pa anvi ki li rant ladan parski sa travay-la pa tro marsé mem. Mé enn koté li bon ki li aprann enn metié. Parski pa koné dévan ki éna», dit-elle avec philosophie.
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