Depuis sept heures, ils sont à l’œuvre. Munis de leurs bottes blanches, seaux d’eau, chiffons, éponges et détergents, quatre jeunes hommes s’attellent à donner un nouveau coup d’éclat à une voiture. Le tout, sous le regard complaisant de Paramasiven Maunikum, le gérant et père de deux d’entre eux. Devant l’Hôtel du gouvernement, à l’avenue Duke of Edinburgh, plusieurs véhicules stationnés attendent leur tour avant de passer au lavage. Cette scène se déroule tous les jours depuis les années 80.

Pour Paramasiven Maunikum, ce métier est devenu sa vocation. Idem pour ses fils Mevin et Kedassen qui, malgré les difficultés du métier, n’ont pas hésité à suivre les traces de leur père dans le but de subvenir aux besoins de la famille.

«Cela fait 33 ans que je suis dans le métier. Mes deux fils ont pris la relève et je leur en suis reconnaissant. De temps en temps, je leur file un coup de main mais ce n’est plus possible pour moi de travailler comme avant», raconte le quinquagénaire.

Comment ce métier est-il né? Paramasiven Maunikum, ému, se remémore avoir rencontré un certain Gordon, décédé en début d’année. Ce dernier lui avait proposé de travailler avec lui. «Gordon ki finn koumans sa. A lepok, mo ti pé lav loto pou Rs 10. Samem inn permet mwa nouri mo fami é grandi mo bann zanfan.»

Il faut désormais débourser entre Rs 200 et Rs 250 pour le lavage complet. Mais le plus important pour les laveurs de la place d’Armes, c’est de satisfaire les clients qui sont issus de différents milieux. «Éna manager labank, avoka ki vini. Sékréter Xavier-Luc Duval osi vinn lav so loto kot nou souvan», dit-il, esquissant un sourire.

Bien évidemment, le lavage de voitures a son lot de désagréments, comme tout métier. Mais cela n’empêche pas Paramasiven Maunikum et ses laveurs de travailler avec passion et le sourire aux lèvres.

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