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Elles ont du métier Rita Abeeram, 34 ans: La marchande de «pwazon léra» qui sourit tout le temps

5 août 2017, 16:36

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Elles ont du métier Rita Abeeram, 34 ans: La marchande de «pwazon léra» qui sourit tout le temps

Elle joue au chat et à la souris avec les policiers. La marchande ambulante, boîte «hautement toxique» sous le bras, craint les hommes en bleu, qui font régner l’ordre dans les rues de... L’endroit sera tenu secret. Ses yeux sont en mode caméléon, elle est prête à détaler comme un lapin. Malgré les aléas du métier, Rita Abeeram ne cède pas aux coups de cafard.

En ce vendredi matin, elle brave le froid de canard. Emmitouflée dans son pull grenat, tika de la même couleur sur le front, elle est à l’affût des clients. «Mo vann pwazon léra, lézar tousala.Geté, ou pran sa cup-la, ou tir zafer kolé-la, ou met sa solision-la ladan.» S’ensuit une démonstration, sourire aux lèvres. Pas de Lysol pour quelque politicien suicidaire ? «Non», lâche-t-elle en riant à gorge déployée.

Cela fait huit ans depuis que Rita sillonne les rues pour vendre ses marchandises. «Mo vann légim ousi, bred Tom Pouce, cotomili, ki mo planté dan mo zardin.» Si elle a choisi ce travail, c’est à cause de ses enfants, Ayush et Pyush, âgés de 5 et 9 ans. «Mo bizin gard létan pou zot.»

C’est aussi pour eux que la maman de 34 ans se décarcasse, qu’elle travaille sept jours sur sept. Qu’elle se réveille à 5 heures du matin, avec les poules. Elle va déposer ses petits à l’école avant de se rendre sur son lieu de travail, qui n’est jamais fixe. «Mo geté kot éna mouvma. Apré bizin vey van lapolis.»

Ce chassé-croisé, elle ne s’y est pas habituée, malgré toutes ces années d’entraînement. «Mo konpran bizin met lord, mé nou bizin trasé.» Malgré tout, Rita parvient à se faire Rs 5 000 par mois. Avec le salaire de son époux, qui «tay gazon partou-partou», elle parvient à survivre, financièrement. Même si ses «poisons» ne lui permettent pas de vivre comme un coq en pâte. Qu’importe, Rita est de ceux qui positivent, pour elle y’a pas de lézard : il faut être débrouillard, ne pas passer son temps à gober les mouches, si on veut avancer. Et, tant qu’à faire, mieux vaut rire.

Quand elle n’est pas en train de bosser, elle aime passer du temps avec sa famille. Et regarder la télé, les «fim 6 er 30» surtout. Le lendemain, c’est le retour à la réalité. Même si les obstacles sont nombreux, Rita n’est pas du genre à chercher la petite bête. La marchande de «pwazon léra» sourit à la vie.