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[Vidéo] Relocalisée à la place Decaen: Une marchande a les orteils «rongés» par les eaux usées
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[Vidéo] Relocalisée à la place Decaen: Une marchande a les orteils «rongés» par les eaux usées
Les colporteurs ont quitté les rues de Port-Louis pour opérer, notamment, à la place Decaen. Mais la situation fait peine à voir. Rosenette Philippe se confie.
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Ventes en baisse et condition sanitaires inadéquates. C’est le lot quotidien des marchands ambulants de Port-Louis qui ont été relocalisés à la place Decaen. À l’instar de Rosenette Philippe. «J’ai les orteils rongés», affirme cette sexagénaire. En cause, selon elle, des eaux usées qui envahissent le nouvel emplacement où ses semblables et elle sont contraints d’opérer. Nul ne sait d’où proviennent ces déchets. C’est avec les larmes aux yeux que la marchande de légumes raconte son calvaire quotidien à l’express. Calvaire qui a commencé quand elle a été relocalisée à la place Decaen. Comment écouler des produits alors qu’une eau croupie empêche vendeurs et clients de circuler ? Ses voisins d’étals ont toutes les peines du monde pour ne pas glisser et tomber. D’ailleurs, Rosenette Philippe a les pieds posés sur une palette en bois. Cela, afin d’éviter tout contact avec le sol. «Mo pa anvi rétrouv mwa avek enn maladi kouma malarya», se lamente-t-elle
La sexagénaire, qui est le seul gagne-pain de sa famille, lance un appel : «Dir minisipalité vinn tir nou dan sa problem-la.» Entre-temps, si elle s’accroche, d’autres marchands semblent avoir jeté l’éponge. Certains emplacements sont vides car, dit-on, les colporteurs n’ont plus le courage de travailler dans de telles conditions. Les marchands indiquent qu’ils ont fait une plainte en juin auprès de la municipalité de Port-Louis et de la Wastewater Management Authority. Mais aucune action n’a été prise.
Outre l’aspect sanitaire, il y aurait aussi les répercussions sur les ventes. Révoltés, Eshan et Wahidah Sooklall, qui ont un petit commerce de nourriture, avancent que leur vente a baissé de 60 %.«Lontan, kan mo ti amenn 4 deksi diri é kari, tou ti pé fini dan enn zourné», affirment-ils. Aujourd’hui, ils se sont résolus à en vendre en takeaway sur la grande route.
Même son de cloche pour Romeo Rabaye, qui vend des légumes non loin d’un amas de déchets. Il marche pied nu afin de ne pas glisser dans cette eau salle. Il confirme aussi qu’il doit souvent quitter son emplacement et aller écouler ses carottes sur la route «sinon mo fami pa manzé», lance-til. Là, il court le risque de se faire inquiéter par la police.
Que dit la mairie à ce propos ? Sollicité, le lord-maire, Daniel Laurent, a déclaré qu’il n’était pas au courant de la situation. Il a avancé qu’il compte bientôt faire une visite des lieux.
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