Publicité
Condamnés à de lourdes peines: de la prison à la tombe
Par
Partager cet article
Condamnés à de lourdes peines: de la prison à la tombe
Mourir seul, derrière les barreaux, loin des proches et amis. Une réalité du milieu carcéral. Hansley Bryan Pétricher, 31 ans, est décédé le 19 février alors qu’il était en détention. Comme lui, plusieurs détenus décèdent chaque année alors qu’ils purgent leur peine. En 2016, ils étaient au nombre de 13. Depuis le début de cette année, il y en a eu trois : Hansley Bryan Pétricher, Khemraj Jugessur et, le dernier en date, Fezal Goolamgousse.
Quand ces décès surviennent, c’est aux Welfare Officers de la prison qu’incombe la lourde tâche d’annoncer la nouvelle à la famille. «Nous informons les proches dès que le décès a été certifié, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit», nous explique un officier. «Il faut être patients, attendre que les membres de la famille reprennent leurs esprits avant de pouvoir leur transmettre les instructions pour récupérer le corps», ajoute-t-il.
«Suspect»
Une épreuve très dure, nous dit Mala, 74 ans, dont le fils est décédé derrière les barreaux l’année dernière. «Li pa ti res boukou pou li sorti. Ankor enn dé banané mo ti pou rétrouv li», raconte-t-elle. Cette habitante d’un village du Nord ne peut retenir ses larmes en pensant à son fils. «Dernié fwa monn trouv li tou ti korek. Lerla enn dé mwa apré lapolis téléfoné dir linn al admet lopital. Apré dé zour linn mor», poursuit Mala. Ce sont les officiers de la prison, dit-elle, qui l’ont aidée à récupérer le corps pour les funérailles.
Il y a toute une procédure à suivre lorsqu’un détenu décède, explique Vinod Appadoo, le commissaire des prisons. «Chaque décès qui survient lorsqu’une personne est incarcérée est traité comme suspect. Une entrée est faite, le médecin de la police vient sur place pour certifier le décès et de là, des officiers prennent s’occupent du corps», précise-t-il. Une autopsie, nous informe-t-on, doit absolument suivre. Cela, afin de déterminer la cause du décès, qui doit être signalé au bureau du Premier ministre.
C’est rare, explique un responsable de santé, qu’un détenu meurt en cellule. Pour la plupart, les décès ont lieu à l’hôpital. Dès qu’un détenu est admis à l’hôpital, ses proches sont informés et les horaires de visite, différents de ceux de l’hôpital, leur sont communiqués. Lorsqu’un détenu est en phase terminale, des visites quotidiennes sont autorisées. Pas plus loin que la semaine dernière, un prisonnier souffrant a été autorisé, par les médecins, à rejoindre sa famille pour vivre ses derniers jours auprès d’eux…
Publicité
Les plus récents