Publicité
Bambous - Squatteurs : à bout de forces et de solutions
Par
Partager cet article
Bambous - Squatteurs : à bout de forces et de solutions
Le squat de Camp Rodriguais sera rasé comme l’a été celui de La Gaulette récemment. Le compte à rebours est lancé. Qu’adviendra-til de ceux qui y vivent ?
Les squatteurs vivant à La Gaulette ont vu leurs maisons détruites. Pour ceux à Camp Rodriguais, Bambous, ce n’est plus qu’une question de jours, selon le ministère du Logement et des terres. Cela fait maintenant des années que ces squatteurs vivaient avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. Le ministère a affirmé qu’il n’accordera plus de délai à ces personnes qui ont construit sur des terres de l’État. Il affirme qu’il est plus que temps que les squatteurs fassent des démarches et évacuent ces terrains.
Pourtant, plus d’une fois, ces habitants sont allés de l’avant pour trouver des maisons auprès de la National Housing Development Company (NHDC) afin de pouvoir s’extraire de l’endroit où ils vivent. Cer- tains se sont rendus tant de fois aussi bien à la NHDC qu’au ministère du Logement et des terres qu’ils en sont las de ne pas voir la lumière au bout du tunnel. D’autres ont fait des démarches pour obtenir un terrain ou une maison mais leurs sollicitations n’ont pas abouti.
« Je ne sais plus combien de fois je suis allé au bureau du ministère du Logement et des terres pour savoir comment je pourrais avoir une maison mais cela n’a rien donné», explique Vanessa Philippe, une squatteuse de Camp Rodriguais, qui y vit avec ses enfants en bas âge. «Je ne peux m’y rendre tous les jours, voire toutes les semaines ! Cela prend une journée en bus et m’empêche de travailler.»
Déplacements inutiles
Une squatteuse de La Gaulette – qui préfère garder l’anonymat pour éviter les problèmes et qui vit à quelques mètres des maisons qui ont été détruites la semaine dernière – ajoute qu’elle n’a jamais cessé les démarches. Mais elle aussi n’a pas vu celles-ci être couronnées de succès.
Au dire de Vanessa Philippe, «plusieurs fois on se déplace pour rien. Ils nous disent de revenir dans une semaine, puis dans un mois, plus encore après. Ce n’est pas facile pour nous. Nous avons envie de savoir si on aura une maison ou un terrain. On n’a pas besoin de beaucoup, même si ce n’est qu’une chambre et une cuisine».
Ce sont des squatteurs exaspérés qui ne savent à quel saint se vouer afin de recevoir une petite maison pour s’en sortir, pourvu que cela reste abordable pour leur budget. Selon eux, dans certains cas, un dépôt supérieur à Rs 50 000 leur est demandé.
«Nous ne gagnons pas beaucoup d’argent mais nous sommes prêts à payer un loyer. Mais il faut que cela reste dans nos moyens. Certains d’entre nous ne gagnent pas plus de Rs 5 000 par mois. Il faut aussi tenir cela en ligne de compte», ajoute Sabrina Philogène de Bambous.
Aldo Hélène, quant à lui, estime avec fatalité qu’il ne recevra pas une maison de sitôt. Alors qu’il avait déjà des difficultés à joindre les deux bouts, la destruction de sa maison la semaine dernière s’avère un coup dur dans ses démarches à la NHDC. «Depuis des années je me suis rendu là-bas. Maintenant, toutes mes affaires sont sous une tente de fortune. Je ne sais même pas où sont mes documents que j’ai reçus dans le désordre de ce qu’il restait de mes affaires.»
Karl Lamarque exprime lui aussi des craintes. Ces squatteurs sont des personnes qui doivent être accompagnées car vu leur façon de vivre, il arrive qu’elles égarent des choses essentielles.
Contactée par téléphone et par mail par l’express, la NHDC a répondu à nos interrogations. Ci-dessous, voici les critères d’éligibilité pour l’obtention d’une maison de cet organisme.
<h3>Critères d’éligibilité pour obtenir une maison de la nhdc</h3>
<p>Pour être éligible à un logement de la NHDC, toute personne doit avoir un revenu familial mensuel ne dépassant pas Rs 20 000 et doit également satisfaire les conditions suivantes :</p>
<p>Elle ne doit être propriétaire d’aucun logement (ni NHDC ni CHA) ;</p>
<p>* ne doit pas être propriétaire d’un terrain résidentiel ;</p>
<p>* ne doit pas avoir obtenu un terrain résidentiel de l’Etat ;</p>
<p>* ne doit pas avoir bénéficié d’un prêt gouvernemental parrainé par la Mauritius Housing Company (MHC) ;</p>
<p>* ne doit pas avoir bénéficié d’une subvention du gouvernement pour le coulage de la dalle du toit ou pour l’achat de matériaux de construction ;</p>
<p>* ne doit pas avoir reçu une aide financière du gouvernement ou tout autre forme d’assistance aux fins d’habitation.</p>
<p></p>
Publicité
Les plus récents