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Elles ont du métier: Poonam Jahaly transforme les citrouilles en carrosses
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Elles ont du métier: Poonam Jahaly transforme les citrouilles en carrosses
Avant, elle maniait le séchoir et les bigoudis. Aujourd’hui, c’est surtout le sécateur et les pains de mousse. Avec son rouge à lèvres coquelicot, ses cheveux aux reflets roseau des bois, son sourire jonquille, Poonam attire les clients comme le pollen attire les abeilles. Elle nous a fait une fleur.
À l’entrée de sa boutique, taille marguerite, un parfum fleuri. Ça sent la rose. La faute aux lys, roses rouges, chrysanthèmes, glaïeuls et autres arcs-en- ciel en plein hiver. Poonam n’a pas le temps de prendre racine au milieu de ses anthuriums. Un bouquet pour une amie par-ci, une couronne pour dire au revoir à un parent par-là, les commandes défilent. Ses ciseaux s’agitent, elle coupe, découpe, enrubanne, froisse la cellophane. Les prix des oeuvres d’art : de Rs 250 à monter.
Cela fait deux mois que l’habitante de Montagne-Longue a ouvert sa petite boutique à Triolet. «Dan mo landrwa ti éna boukou konkirans, monn sanz lanplasman.» D’ajouter que ses clients sont restés fidèles malgré les kilomètres. La fleuriste transforme également les voitures en carrosses pour mariés. «Éna swazir fler natirel, éna artifisiel. Mo lwé tou…» Pour que les autos et leurs chevaux se métamorphosent en calèche «reine Elizabeth II», il faut débourser entre Rs 1 000 et Rs 2 500, dépendant de la taille de la bête.
Cela fait trois ans depuis que la maman de 36 ans exerce le métier de fleuriste. Des «karos mariaz», elle a décoré une bonne cinquantaine. Quand elle n’a pas les mains dans les pétales, elle s’occupe de son petit, Keshav, 7 ans, le tournesol de sa vie. Bien remplie.
Le matin, Poonam se réveille avec la rosée, s’occupe de sa famille avant de filer vers la boutique, entre 7 h 30 et 9 heures. Elle y plante sa bonne humeur et sa passion jusqu’à 18 heures.
La jeune femme a toujours cultivé un amour particulier pour les corolles. Elle a de la sève dans les veines. «Le boulot de coiffeuse me plaisait, mais toulétan mo ti bien kontan fler.» Elle a alors humé l’appel du métier. Depuis, elle continue à s’occuper de quelques «touffes», entre deux bouquets. En témoignent, les flacons de colorant et les crèmes, posés sur une étagère au milieu de sa serre en béton.
Le business est-il florissant ? Récolte-telle de belles sommes à la fin du mois ? Il n’y a pas de quoi se plaindre, admet Poonam, qui se fait entre Rs 15 000 et Rs 20 000, parfois un peu moins, dépendant «travay-la».
Ce qu’elle souhaite, désormais, c’est faire fleurir sa petite entreprise. «Mo éna boukou lidé, mo anvi mo bizness grandi», lance la jeune femme en agitant les mains, la fleur au fusil.
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