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Sport et handicap: Brandy Perrine debout sur ses jambes pour affronter la vie

12 août 2017, 17:59

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Sport et handicap: Brandy Perrine debout sur ses jambes pour affronter la vie

Elle est l’une des athlètes mauriciens à avoir participé aux championnats du monde paralympiques en juillet, à Londres. Brandy Perrine, 18 ans, qui a aussi participé aux Jeux paralympiques de Rio en septembre dernier, a été honorée jeudi par la Society for Aid to Children Inoperable in Mauritius (SACIM). Cette société, qui s’occupe des enfants qui ont des difficultés à se faire opérer à Maurice, a joué un rôle important dans la vie de la jeune athlète. Car, en 2011, elle l’a aidée à se mettre debout.

C’est dans la simplicité, certes, mais avec beaucoup de fierté que la SACIM a accueilli Brandy Perrine dans ses locaux à Vacoas. Un gâteau au chocolat, du jus de fruits et des bons mots étaient au rendez-vous pour fêter la participation de l’athlète à l’épreuve mondiale. Depuis son retour à Maurice, c’est la première fois que la jeune fille rend visite à ceux qui l’ont aidée à se tenir debout.

Six ans depuis que Brandy Perrine et sa mère, Flora, ont eu connaissance de l’existence de la SACIM et de sa mission d’aider des enfants de moins de 18 ans, en les envoyant à l’étranger pour se faire soigner. «À l’époque, je rampais à l’aide de mes mains ou je me déplaçais sur un skateboard », se souvient Brandy. Elle souffrait d’une difformité sur la partie inférieure du corps. Les médecins du public avaient rendu leur verdict : l’amputation. Car rien ne pouvait, selon eux, être fait pour faire la petite fille, alors âgée de 12 ans, tenir sur ses jambes. Ou encore moins marcher. Cependant, ses parents n’ont jamais baissé les bras.

Une fois qu’ils sont entrés en contact avec la SACIM, le dossier médical de l’habitante de Plaisance, Rose-Hill, a été préparé et envoyé aux médecins de l’hôpital Sparsh, à Bangalore, en Inde. Ces derniers ont trouvé que Brandy Perrine pourrait être opérée chez eux. Et c’est ainsi qu’elle s’y est rendue en 2011, accompagnée de sa mère.

Le traitement (y compris la physiothérapie et la réhabilitation) a duré dix mois et l’adolescente a subi sept interventions chirurgicales majeures. «Les médecins ont dit que j’allais pouvoir me tenir debout après ces opérations. C’était très douloureux lorsque j’ai fait mes premiers pas. J’avais peur de tomber», confie-t-elle.

Or, non seulement elle s’est mise debout, elle a aussi commencé à marcher. Ces nouveaux pas lui ont également ouvert d’autres voies lorsqu’elle a regagné Maurice en décembre 2011. Notamment celle de l’éducation. «Après le Certificate of Primary Education (CPE) en 2009, je n’ai pas été scolarisée. Les collèges contactés par mes parents avaient des salles de Form I à l’étage. Du coup, j’ai perdu deux ans de scolarité.»

Elle affirme que c’est grâce à l’aide d’Armoogum Parsuramen, ex-ministre de l’Éducation et fondateur de la Global Rainbow Foundation, qu’elle a rejoint une école à Grande-Rivière-Nord- Ouest. Elle a alors pris part une seconde fois aux examens du CPE. «Je voulais renouer avec les études. J’ai eu de meilleurs résultats la seconde fois. J’ai obtenu 22 unités, contre six lors de ma première participation.»

Toujours grâce à son bienfaiteur, elle a fait son entrée au collège St-Andrews, à Rose-Hill. Elle avait alors 15 ans. «C’était bizarre, car mes amis étaient plus jeunes que moi. Mais à aucun moment on ne m’a fait sentir que je n’étais pas la bienvenue. On m’a beaucoup aidée», dit-elle. Aujourd’hui, elle est en Grade 10 (Form IV), tout comme sa cadette, Alissonne, 15 ans.

Par ailleurs, elle a été initiée au sport après sa rencontre avec Véronique Marisson, ex-présidente de la Physically Handicapped Persons Sports Federation. Brandy a appris à pratiquer le tennis et le lancer du poids et du disque en 2014. Cette initiation au sport lui a permis de prendre part à des compétitions régionales, notamment à La Réunion et au Kenya.

Brandy Perrine s’est plus tard tournée vers l’athlétisme. Elle a d’ailleurs participé aux courses de 1 500 mètres en fauteuil, en Italie, en 2015. Et, il y a quelques jours, aux courses de 100 mètres et de 200 mètres aux championnats du monde paralympiques, où elle a terminé en 6e et 7e positions respectivement. «J’ai beaucoup appris. Il me faut maintenant améliorer ma performance.»

Brandy Perrine se dit contente de son parcours jusqu’ici. «Tout ceci a été possible grâce à ma mobilité. Si je ne pouvais toujours pas marcher, je n’aurai pas pu poursuivre ma scolarité et faire du sport.» Une joie et une fierté qu’on ne cache pas au niveau de la SACIM.