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[Vidéo] Jerry Rouget: «Je suis un seggaeman hors de l’ordinaire»

14 août 2017, 23:00

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[Vidéo] Jerry Rouget: «Je suis un seggaeman hors de l’ordinaire»

«Kabhi Na Kabhi To Miloge», extraite du film «Shaapit» (2010) en version seggae. Cette reprise est signée Jerry & The Resistance. Rencontre avec Jerry Rouget, la voix de ce remix.

Direction Montagne-Blanche. Jerry Rouget (photo), le chanteur du groupe Jerry & The Resistance nous accueille à son domicile. Flash-back. Il y a trois ans, ce musicien d’hôtel décide de faire plaisir aux clients indiens. Comment ? En apprenant des chansons bollywoodiennes. «Je connaissais déjà Kabhi Na Kabhi To Miloge. C’est une belle chanson qui m’a encouragé à regarder le film», raconte Jerry Rouget, 37 ans. 

Il apprend la chanson «bout par bout». «Cela m’a pris deux à trois mois. La prononciation d’hindi était difficile au début. Je tiens à m’excuser si je prononce mal certaines paroles», affirme Jerry Rouget. Il a aussi voulu comprendre le sens de la chanson. Selon lui, Kabhi Na Kabhi To Miloge peut resserrer les liens au sein de nombreux couples. Il envisage maintenant d’entamer des cours d’hindi. 

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Un jour, l’un de ses voisins lui demande de reprendre cette chanson à son mariage. «Au lieu du reggae, j’ai improvisé un seggae. Les invités ont apprécié», racontet-il. Cette chanson bollywoodienne, il l’a reprise plusieurs fois en live. Encouragé par ses amis, il finit par l’enregistrer. 

«J’étais réticent au début, car je ne maîtrise pas la langue. J’ai fini par écouter mes amis musiciens. On avait prévu le lancement pour la fin de l’année, mais on s’est ravisé», explique Jerry Rouget. «On doit pouvoir faire chanter la nation dans n’importe quelle langue car nous sommes tous Mauriciens. Même si on ne comprend pas les paroles, le sega nous fait danser», dit cet ancien élève du collège Curepipe. 

Après l’hindi, il compte s’essayer à d’autres langues. Son futur album (dont le titre pourrait être Pake Linz) comprend un duo avec Ajitha Murday qui chante en tamoul. «Je veux devenir un chanteur universel. Je suis un seggaeman hors de l’ordinaire. Je ne me limite pas qu’à la culture rasta. Je me mets dans la peau de tout le monde», souligne-t-il. Son style, qu’il appelle le «seggae indies», il le partage avec les musiciens Billy Chetty, Mathieu Sournois, Mathieu Carosin, Yoans Rangain, Ti Tak et Corine Félicité. 

C’est à l’âge de 16 ans que Jerry Rouget fait son entrée dans le monde de la musique. «Boukou group inn monté, inn kasé», affirme-t-il. Après la School Certificate, le voilà poseur de carreaux comme son père. Celui-ci lui conseille de changer de métier. Jerry est embauché comme chauffeur par Gamma Civic. Il chante lors des célébrations des 15 ans de la compagnie. 

Il finit par écouter son ami Sylvio Racoude, qui lui parle de faire de la musique son métier. Il travaille un temps dans des hôtels, avant d’arrêter. «C’était un risque à prendre. J’arrivais difficilement à concilier mes responsabilités familiales (il a deux fils de neuf et 12 ans, Elovan et Jahnovie) et ma passion pour la musique», explique-til. «Dimoun riy dan ou figir kan ou dir ou santer ou mizisien. Les autorités devraient faire le nécessaire pour que la musique soit considérée comme un métier», déclare-t-il.