SI la Fête de l’Assomption, célébrée ce mardi 15 août, est avant tout un moment de recueillement, suivi d’un déjeuner ou d’un dîner familial, elle ne se passe généralement pas sans le fameux gâteau Marie, signe de fête et de partage. Et cette tradition n’est pas prête de s’arrêter. C’est ce que confirment les pâtisseries que nous avons interrogées.

Toutefois, comme le souligne Marie-Noëlle, la responsable de TCMT Pâtisserie du Quartier à Quatre-Bornes, la concurrence se fait sentir entre commerçants. «Autrefois, tout le monde se tournait vers les pâtisseries à l’occasion de cette fête. Maintenant, il y a aussi les supermarchés qui proposent des gâteaux, avec pour résultat que nos ventes ont baissé», souligne-t-elle.

Même son de cloche du côté de Jacqueline Maurer, propriétaire de la pâtisserie Chez Jacqueline à Triolet. «Il y a aussi de plus en plus de personnes qui préfèrent confectionner leur gâteau. Certains n’ont peut-être pas l’argent pour s’acheter un gâteau et préfèrent le faire avec les ingrédients qu’ils ont sous la main», souligne-t-elle.

Certaines pâtisseries sont toutefois plus chanceuses, comme le fait ressortir Vivishun Cauleechurn de la Pâtisserie Kartik à Terre-Rouge. «D’année en année, ma clientèle augmente. J’avais commencé en proposant 80 gâteaux, mais ils trouvaient vite preneurs et donc l’année suivante, j’ai proposé le double. Mais là encore, cela n’a pas suffi. Cette année, je pense que j’irai jusqu’à 500 gâteaux» ex- plique-t-il. Vivishun Cauleechurn souligne toutefois que sa clientèle ne passe pas de commande préalable mais achète plutôt des gâteaux mis en vente le jour de la fête.

Pour Nadine Sookun, qui tient avec son époux les Multipâtes de Ste Odile à Rose-Hill, sa clientèle est presque inchangée en 15 ans. «Nous avons notre clientèle d’habitués. Ce sont les mêmes personnes qui passent leurs commandes pour les fêtes», soutient-elle. Cette année, leurs fours devront accommoder plus de 70 gâteaux Marie.

Évolution

Si tous s’accordent à dire que les couleurs mariales, soit le bleu et blanc, sont indissociables du gâteau Marie, les saveurs elles ont beaucoup évolué. «Autrefois, les gens ne demandaient rien d’autre que la pâte ordinaire, soit celle qu’on utilise pour faire le massepain. Maintenant, il en est autrement. Certains demandent des entremets comme des cheese cakes. Je dois alors changer la couleur de la gelée qui, au lieu d’être rouge, doit être bleue pour correspondre à la fête. Un jour, on m’a même demandé de faire un gâteau avec une pâte au coco. Je l’ai fait et je l’ai alors décoré d’une effigie de la Vierge», explique Jacqueline Maurer.

Parmi les pâtes à gâteau les plus demandées, on cite la génoise à la vanille, la pâte aux amandes ou encore la pâte agrémentée de pépites au chocolat. Mais il n’y a pas que les saveurs qui aient changé. Les Mauriciens pensent à leur ligne. «Pour plusieurs commandes, de nombreuses personnes ne veulent pas d’une décoration riche en sucre. Ils demandent que le glaçage soit plutôt fin. Les Mauriciens font plus attention à leur santé», affirme Marie-Noëlle de TCMT Pâtisserie du Quartier.

Les clients font également attention à la décoration. C’est ce que nous explique Nadine Sookun. «Les clients effectuent des recherches sur internet et impriment le modèle de décoration qu’ils veulent pour que nous l’exécutions.» La célèbre effigie de la Vierge Marie en sucre n’a plus la cote. «On nous demande des images imprimées comestibles de la Vierge Marie plutôt. Les clients sont devenus plus exigeants», souligne de son côté Marie-Noëlle de la TCMT Pâtisserie du Quartier.

Si nombre de clients passent commande quelques jours avant la fête, beaucoup s’abstiennent de commander. «Le gros de la clientèle arrive après les messes, avant l’heure du déjeuner», explique Marie-Noëlle. Et le fait qu’aujourd’hui ne soit pas un congé public ne change rien aux habitudes.

Quid du prix ? S’il y a encore quelques années, on pouvait avoir un gâteau Marie à Rs 150, tel n’est plus le cas. Il faudrait débourser en moyenne Rs 250 pour un gâteau pouvant satisfaire une dizaine de personnes. «Les gâteaux peuvent aller jusqu’à Rs 1 000, dépendant de la pâte et du nombre de parts», explique Nadine Sookun.

 Si vous n’avez pas encore votre gâteau Marie, il doit bien y en avoir un qui vous attend quelque part dans une pâtisserie. Bonne Fête de l’Assomption !

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<p>(Pâte massepain) pour six à dix personnes</p>

<p>2 Préparation : 15 min 2 Temps de cuisson : 45 min</p>

<p>Ingrédients</p>

<p>8 œufs</p>

<p>300 g de sucre</p>

<p>250 g de farine w 1 sachet de levure (11g)</p>

<p>1 sachet de sucre vanillé</p>

<p><strong>PRÉPARATION</strong></p>

<p>Préchauffer le four à 200 &deg; C (thermostat 6-7), le temps de la préparation.</p>

<p>&nbsp;Casser les œufs, séparer les blancs et montez-les en neige.</p>

<p>Dans un autre récipient, battre les jaunes avec le sucre jusqu&rsquo;à ce que le mélange blanchisse, incorporer le sucre vanillé et la levure. Mélanger bien le tout puis ajoutez la farine.</p>

<p>&nbsp;Quand le mélange est homogène, ajoutez-y les blancs que vous mélangerez délicatement. Beurrez et mettez un peu de farine au fond de votre moule. Puis enfourner et laissez cuire 45 min.</p>

<p>Une fois refroidi, décorez votre gâteau selon votre envie.</p>

<p><strong>Astuce</strong></p>

<p>Pour un surplus de saveur, vous pouvez ajouter à la pâte des raisins, des fruits secs, du chocolat ou un zeste d&rsquo;orange.</p>