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Drogue: la prison serait le «lieu idéal» pour parfaire son réseau
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Drogue: la prison serait le «lieu idéal» pour parfaire son réseau
«C’est en prison que je suis devenu trafiquant.» Propos du caïd Veeren Peroomal devant la commission drogue jeudi. Une affirmation qui ne semble pas si invraisemblable que cela, à en croire nos sources dans le milieu carcéral. Celles-ci laissent entendre que la prison serait le «lieu idéal» pour parfaire son réseau de drogue, surtout à l’international, recruter des mules ou encore ajouter de nouveaux maillons. Comment devenir trafiquant derrière les barreaux ? L’express s’y est infiltré.
Un ancien garde-chiourme explique que «les nouveaux détenus sont vulnérables. Ils ont souvent besoin d’argent. Et ils peuvent en obtenir facilement en prison, mais non sans donner quelque chose en retour». Selon lui, les trafiquants sont constamment à l’affût de nouveaux maillons. Dès qu’ils en repèrent, ils leur proposent de payer leurs amendes.
«Ces détenus n’ont souvent pas les moyens de payer l’amende qui vient avec leur peine d’emprisonnement. Celle-ci peut être de Rs 160 000, Rs 500 000 ou plus. Du coup, ils doivent passer des jours additionnels en prison», poursuit l’ex-gardien de prison. De ce fait, lorsque les caïds leur proposent de payer ces amendes contre des faveurs, beaucoup acceptent.
Réseau international
Parmi ces «faveurs», il y a celle de revendre de la drogue à leur sortie de la prison. «C’est comme cela que les trafiquants tissent leur réseau à l’extérieur. Par exemple, s’ils sont en prison pendant dix ans, ils ont le temps de parfaire leur réseau. Et lorsqu’ils en sortent, ils ont déjà un réseau bien établi hors de la prison», souligne un ancien détenu.
Cependant, ce réseau ne se limite pas qu’à Maurice. La prison serait également «une mine d’or» pour créer ou développer un réseau international. «La plupart des détenus provenant des pays de la région sont condamnés pour importation de drogue», affirme l’ex-détenu.
D’ailleurs, un haut gradé au sein de la prison de Melrose avance que le trafiquant Veeren Peroomal se lie facilement d’amitié avec les détenus étrangers. «Un détenu français qui venait de faire son entrée était très proche de Veeren Peroomal», révèle-t-il. Il y a actuellement une trentaine de prisonniers étrangers à la prison de Melrose.
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