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Attouchements: «Ek enn ta tifi mo’nn déza fer sa, mo pou péy twa»
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Attouchements: «Ek enn ta tifi mo’nn déza fer sa, mo pou péy twa»
Il lui aurait fait croire qu’il pouvait lui trouver du travail. C’est ainsi qu’Ajay aurait attiré Sandrine, au chômage, dans sa voiture. Cette dernière raconte que le policier a verrouillé ses portières une fois qu’elle était à l’intérieur. Craignant pour sa vie, elle s’est alors pliée à ses demandes… Sexuelles.
Sandrine* (prénom modifié) n’est pas près d’oublier le cauchemar que lui aurait fait subir un policier, dans la soirée de vendredi. Ce dernier, qui n’était pas en service au moment des faits, aurait forcé la jeune épouse et mère de famille à des «jeux sexuels» après l’avoir enfermée dans sa voiture.
C’est entre 17 h 30 et 18 heures, vendredi, que Sandrine a croisé l’homme en question. Elle était en compagnie d’un ami et ils attendaient un cousin quand Ajay* (prénom modifié) les a approchés, non loin d’un terrain de foot à Rivière-du-Rempart. «Il buvait de la bière et il nous en a proposé. J’ai refusé, mais mon ami a, lui, accepté. Moi je ne bois pas et je ne fume pas non plus», relate Sandrine, les larmes aux yeux.
Dans un brin de causette, Ajay, qui n’habite pas dans la région, laisse entendre qu’il est dans les parages pour attendre ses enfants qui prennent des leçons particulières dans le coin. Il indique également qu’il est un policier affecté au poste de police de Grand-Gaube.
Ne se doutant pas une seule seconde qu’il pourrait avoir de mauvaises intentions, la jeune femme, étant à la recherche d’un emploi, se serait enquise des postes vacants dans les environs de Goodlands auprès du policier. Ajay lui aurait alors demandé son numéro. Il l’avertira dès qu’il entendra quelque chose, lui aurait-il assuré.
«Je lui ai donné mon numéro car je lui ai fait confiance quand il m’a dit qu’il était policier. Il avait l’air d’une personne normale qui buvait quelques bières… Lorsque nous patientions, deux jeunes filles passaient et il nous a demandé s’il était possible d’avoir leurs numéros, mais nous avons cru à une plaisanterie.» À l’arrivée du cousin, chacun est rentré chez soi.
Une heure plus tard, Sandrine reçoit un appel d’un numéro inconnu. À l’autre bout du fil, Ajay. Il lui demande de le retrouver à proximité du lieu où ils s’étaient vus plus tôt. Il avait un contact pour un travail, aurait-il affirmé. Elle ira le voir et, soutient Sandrine, c’est la première et dernière fois qu’elle se laissera berner de la sorte. Il l’aurait invitée à prendre place dans sa voiture pour ensuite verrouiller les portières et démarrer en trombe.
Le policier s’est arrêté un peu plus loin, dans un endroit peu fréquenté, raconte la présumée victime. Il lui aurait alors lancé : «Selma, avan mo donn twa sa niméro-la, to pou bizin fer enn travay pou mwa. Ek enn ta tifi monn déza fer sa, pa gagn traka, mo pou pey twa tou é pa bizin al dir nanyé apré.»
De peur qu’il ne lui fasse du mal, Sandrine obéit. «Li ti fi’nn sou. Il m’a dit que sa femme et lui n’ont plus de rapports sexuels parce que leur enfant a grandi.» Ce moment aurait duré une quinzaine de minutes pendant lesquelles le policier ne se serait pas gêné d’attenter à la pudeur de la jeune mère, encore sous le choc. «Quand il a fini, il m’a tendu de l’argent, mais j’ai refusé. Je ne suis pas ce genre de femme. Parce que je cherche du travail, il a abusé de ma situation. J’ai eu peur qu’il me tue, ou qu’il ne me laisse pas rentrer chez moi. C’est pour cela que j’ai fait ce qu’il m’a demandé.»
De retour chez elle, elle fonce à la salle de bains et ne parle à personne de sa mésaventure. Pas même à son mari… «Mo pann kapav dormi ditou é gramatin, mo ti pé bizin konfié mwa à kikenn. Monn sonn mo kouzinn pou rakont li. Sa ti pé tro fatig mwa», relate Sandrine. C’est la cousine en question qui alertera la famille.
Une fois ses proches au courant, ils se rendent au poste de police. Sur place, elle racontera aux policiers ce qui s’est passé et leur remettra le numéro de téléphone de son agresseur. «Ils l’ont appelé et il est immédiatement venu. Quelque temps après, le policier m’a dit qu’il était à l’extérieur et qu’il voulait me parler. Qu’il insistait pour trouver un arrangement.» Devant les conseils d’un officier du poste de police de Rivière-du-Rempart, elle ira à sa rencontre.
«Il m’a pris dans sa voiture et il m’a proposé que nous allions parler. Il m’a dit ‘pa met enn case’. Il a même proposé de me payer le montant dont j’aurais envie.» Mais Sandrine refuse. Il l’aurait raccompagnée alors sous des insultes parce qu’elle était déterminée à aller de l’avant. Elle a fait sa déposition et a été examinée par un médecin de la police hier matin. L’enquête est en cours.
«Li pa per case»
<p>Selon la tante de Sandrine, <em>«li’nn (NdlR, le policier) dir case pa case li pa per li. Li’nn dir li pou fer anlev Sandrine. Nou’nn trap li pou nou rins li an déor stasion, mé li’nn rési sové, zis so jaket inn res dan nou lamé.»</em> Ce qui laisse perplexe cette dernière, c’est comment le policier qui était chargé de prendre la déposition de Sandrine a pu conseiller à sa nièce d’aller discuter avec l’homme qui a failli la violer la veille ? <em>«Akoz li ti pé rod travay ki li bizin enn ninport ? Sa tifi-la enn mous li pa touyé é li kontan travay. Nou pa mank kiksoz nou»</em>, martèle la tante.</p>
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<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/img_6451.jpg" width="620" />
<figcaption>Sandrine a pu conseiller à sa nièce d’aller discuter avec<br />
l’homme qui a failli la violer la veille ?</figcaption>
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«Un coup monté»
<p>Du côté du suspect, l’histoire est tout autre. Ajay affirme qu’il s’agit d’un coup monté car Sandrine voudrait lui soutirer de l’argent. Cependant, cette dernière campe sur ses positions : <em>«Mo pa konn li, zamé monn trouv li. Kouma mo pou anvi tir kas ek li alor ki sé pou enn travay ki monn donn mo niméro? Il m’a embêtée pour que je monte dans sa voiture.»</em></p>
Une publication du quotidien BonZour !
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