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Beau-Jardin : Carte postale grandeur nature
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Beau-Jardin : Carte postale grandeur nature
Oasis de verdure. Jardin d’Eden. Des superlatifs, certes, mais qui vont comme un gant à ce petit village situé à Riche-en-Eau. Où la vie s’écoule paisiblement, à côté d’une rivière, où on pratique la pêche à l’anguille, où l’on se ressource. Où les souvenirs refont surface…
Grands arbres. Haies de bambous bien taillées. Ronds-points fleuris et pelouses bien entretenues… Bienvenue dans le petit village de Riche-en-Eau, le bien nommé. Et, au milieu de la végétation luxuriante, un autre endroit qui, lui non plus, n’a pas volé son nom : Beau-Jardin.
Situé juste à côté de la sucrerie de la localité, Beau-Jardin respire la tranquillité. Celle que l’on retrouve seulement dans quelques endroits isolés, bien préservés de l’île… Une impression de quiétude accentuée par l’heureuse indolence des oiseaux. La vie à Beau-Jardin n’est toutefois pas aussi belle qu’autrefois. Où elle était rythmée par les activités du moulin, qui soufflait le chaud et le froid. Depuis que les cheminées sont au repos, les familles ont déserté le camp sucrier.
Au milieu des plantes et des fleurs, un bâtiment qui se fond dans le paysage, malgré ses murs en béton. Il servait à la fois de boucherie et de boutique, apprend-on. Mais «le Chinois», propriétaire du commerce, a dû mettre la clé sous le paillasson.
«Il n’avait plus assez de clients, il ne reste que très peu d’habitants ici, désormais. Il n’y a plus cette animation qu’il y avait auparavant, kan moulin ti pé roulé», confie Atmah Havaga, un habitant du quartier. Assis sous la varangue de cette boutique aux portes aujourd’hui closes, il ouvre une fenêtre sur les souvenirs d’antan. «Kamion ti pe alé-vini enn zourné. Ankor pandan périod la koup, boukou mouvman ti éna isi», se remémore-t-il.
Atmah Havaga embarque dans la machine à remonter le temps. Beau-Jardin, nous apprend-il, ne s’appelait pas toujours ainsi. Jadis, il était plus connu sous le nom Madame Hennequin ou Camp Jardin. «C’était le bon vieux temps», lâche-t-il d’une voix empreinte de nostalgie. C’est à la demande d’un groupe de villageois que Beau-Jardin a été rebaptisé.
À l’intérieur du hameau auquel l’on accède par une seule entrée, les gens vivent encore «comme à l’époque» : en harmonie. «Tou dimounn konn tou dimounn.» Ceux qui résistent au changement, ils sont un millier à peu près, ont droit à une vue imprenable sur la Rivière-des-Créoles qui ruisselle en contrebas, allant irriguer le village éponyme, un peu plus loin.
Grâce à ce cours d’eau, les villageois ont la chance d’avoir leur carte postale grandeur nature. Une cascade et un beau bassin rempli d’une eau turquoise ravissent les sens, régalent les yeux. On y pratique la pêche à l’anguille et rien de tel qu’une bonne baignade pour se rafraîchir et se ressourcer...
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