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Rivière-Noire: des solutions à trouver pour freiner l’érosion des plages

18 août 2017, 12:45

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Rivière-Noire: des solutions à trouver pour freiner l’érosion des plages

Elles pourraient bientôt devenir dangereuses pour les Mauriciens comme pour les touristes. À l’exemple du panneau d’affichage en béton, à Tamarin, et dont le socle en sable a été emporté par les flots ou encore aux arbres du Morne qui sont sur le point de se retrouver les racines à l’air et donc branlants et sous lesquels les piqueniqueurs aiment venir se reposer.

«L’érosion est due à plusieurs facteurs. Elle est largement visible sur la côte allant de Gris-Gris à Tamarin», explique Prem Saddul, consultant environnementaliste. «La plage peut être happée par la mer de plusieurs façons, que ce soit par les courants marins parallèles à la plage comme au niveau du Morne et qui entraînent le sable ailleurs ou alors par les vagues qui frappent la plage de front et lui enlèvent une partie de son sable.»

À Tamarin, l’érosion est de plus en plus marquée au point où le panneau «Bain Dangereux»n’est plus fiché dans le sable.

Ce phénomène d’érosion, Maurice le vit depuis sa création. Entre les éléments et le temps qui passe, l’érosion qui a créé le ruban de plage que l’on retrouve aujourd’hui sur nos côtes, n’a pas fini de façonner l’île. Mais le développement urbain et frontalier des côtes y a ajouté une dimension supplémentaire. Il faut désormais trouver des solutions pour empêcher la disparition des plages, car même si l’érosion est inéluctable, elle comporte désormais des risques pour la sécurité de ceux qui fréquentent ces plages.

Étude approfondie 

«Il est impossible d’empêcher l’érosion. Il y a des facteurs que nous ne pouvons pas contrôler, à savoir le changement climatique, la montée du niveau de la mer, la force des vagues mais il faut faire la part des choses entre l’impact naturel et celui de l’Homme», explique Vassen Kauppaymuthoo océanographe. «Les constructions comme les murs sur le bord de la plage favorisent l’érosion au lieu de la ralentir. Le problème, c’est que les méthodes de ralentissement ne sont pas forcément adaptées aux régions où elles ont été appliquées.»

Un avis partagé par Prem Saddul, qui prend pour exemple les gabions. Ce sont ces rochers enserrés par une grille en fer que l’on place sur les plages pour tenter d’endiguer l’avancée de l’érosion. Cette technique et celle de la construction de murs de rétention, ont eu des effets dans certains endroits mais pas dans d’autres.

À Tamarin, l’érosion est de plus en plus marquée au point où le panneau «Bain Dangereux» n’est plus fiché dans le sable.

«Il faudrait une étude approfondie sur le littoral mauricien car la côte ouest n’est pas la même que la côte sud. Leur composition et leur façon de réagir sont différentes», ajoute Prem Saddul. «La côte ouest du pays est en majeure partie rocheuse et boueuse à cause des bancs de sable qui se sont transformés en îles et îlots. Il faut avant tout faire un Intergrated Coastal Zone Management System (ICZMS) pour pouvoir parfaire nos connaissances et savoir comment mieux nous y prendre pour ralentir l’érosion.»

La plage de La Preneuse à Rivière-Noire est l’une desplus visiblement touchées et des mesures ont déjà été prises par le gouvernement dans le passé. Mais de nouvelles décisions et solutions devront être rapidement trouvées pour toute la côte ouest de l’île. Le développement urbain dans cette partie du pays se fait de plus en plus important et la nature, elle, n’arrête pas son travail de sape.