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Joël Latouche: «Il ne faut pas croire que les terres sont bien moins chères à la campagne»

22 août 2017, 02:00

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Joël Latouche: «Il ne faut pas croire que les terres sont bien moins chères à la campagne»

Le nouveau registre électoral en vigueur depuis le mercredi 16 août, fait état de l’émigration de 3 226 électeurs des villes vers les villages. «C’est un nouveau phénomène», observe le commissaire électoral, Irfan Rahman. Parole à un citadin ayant élu domicile à la campagne, Joël Latouche.

Vous avez quitté Rose-Hill pour habiter Tyack. Racontez-nous comment cela s’est fait ? 

J’ai vécu 18 années à Rose-Hill. J’habitais Camp-Levieux mais ce n’était plus vivable. Nous pouvions bouger pour aller vivre dans une autre ville mais nous cherchions la tranquillité. C’est un des avantages que nous avons retrouvés à Tyack. 

Vous n’avez plus les mêmes facilités qu’auparavant. Pourquoi avoir opté pour Tyack ? 

Nous aurions pu aller dans un autre village mais nous avions une préférence pour le Sud. Et Tyack est plus accessible, de mon point de vue, qu’un autre village du Sud. Cela aurait été plus compliqué si, par exemple, j’habitais Mahébourg. J’ai le bus directement pour aller travailler. 

Qu’est ce qui a été le plus difficile durant ce changement ? 

Le fait que j’ai grandi à Rose-Hill fait que j’ai beaucoup d’amis là-bas. C’était comme recommencer dans un autre endroit. Nous étions propriétaire d’un appartement de la NHDC, nous l’avons vendu et nous avons acheté un terrain à Tyack avant d’y faire construire notre maison. 

«Une voiture est primordiale en région rurale. S’il y a une urgence, si vous devez vous rendre à l’hôpital, vous prenez votre voiture, c’est plus rapide.»

Le prix du terrain à Tyack vous a sûrement encouragé ? 

Il ne faut pas croire que les terres y sont bien moins chères ! C’est vrai qu’il y a des avantages mais lorsque nous avions acheté notre terrain, les prix étaient déjà élevés. Nous ne sommes pas les seuls à avoir compris ce que vaut la tranquillité d’une maison située à la campagne. 

Êtes-vous de ceux qui pensent qu’il faut absolument posséder une voiture pour pouvoir habiter une région rurale ? 

C’est primordial. S’il y a une urgence, si vous devez vous rendre à l’hôpital, vous prenez votre voiture, c’est plus rapide. Et puis, les gens ont une fausse perception que dans les villages, les commerces ferment tôt, mais les commerçants dans les régions rurales ferment leurs boutiques très tard. 

«Ça coûte cher de voyager en taxi sur de longues distances.»

Mais en ville comme dans les villages si vous avez une urgence, vous pouvez faire appel à un chauffeur de taxi, non ? 

Ah mais les tarifs ne sont pas les mêmes ! Ça coûte cher de voyager en taxi sur de longues distances. 

Pour en revenir aux commerçants, vous pensez qu’ils se sont adaptés pour répondre aux besoins des gens qui vivaient auparavant dans les villes ? 

Non, ils n’en ont rien à cirer. Je ne crois pas qu’ils sont en compétition. Ils bossent juste dur pour avoir plus d’argent et ils savent que lorsque les gens ont besoin de quelque chose, ils vont sortir pour acheter. Les gens des villages n’ont rien à envier à ceux des villes.