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Hausse des loyers pour les commerçants: «Préfer al vann ladrog sa!»
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Hausse des loyers pour les commerçants: «Préfer al vann ladrog sa!»
Ils sont catégoriques. Ils seront asphyxiés avec une majoration «excessive» des loyers qu’ils paient actuellement. Ces commerçants dénoncent une injustice.
Ils ne tiennent plus en place. Un sentiment d’indignation et de désespoir tenaille les commerçants. Le 31 décembre, le moratoire de cinq ans accordé aux locataires de bâtiments commerciaux sous le Landlord and Tenant Act prendra fin. Et dans beaucoup de cas, les loyers risquent d’augmenter de 300 %, voire plus...
Une situation qui fait dire à ce commerçant de la rue La Corderie : «Préfer al vann ladrog sa! Samem gouvernma-la anvi dimounn fer mo krwar.» Pour notre interlocuteur, qui a refusé de témoigner à visage découvert, «pé touy busines onet avek lafin sa moratwar-la!»
Pas de doute pour ce commerçant, cette situation profitera aux marchands ambulants. «Ils n’ont pas de loyers à payer !» s’indigne-t-il. Et de lancer : «Ou pé krwar sa dimounn ki pou bizin ferm so magazin-la pa pou al trasé lor lari?»
Même sentiment de révolte dans les autres rues commerçantes de la capitale. Que ce soit à la rue Royale, La Chaussée, au Queen Street, à China Town… Les principaux concernés requerront également l’anonymat pour exprimer leurs griefs. «Tansion misié-la (NdlR, comprenez les propriétaires des emplacements) pa kontan, tir nou zi.»
Ils sont catérogiques. Ils fermeront boutique si le loyer qui leur sera réclamé est «exagéré». D’ailleurs, souligne une marchande, la situation sera «soutenable» si «l’augmentation était justifiée ou au moins, raisonnable». Elle confie que si le propriétaire du local qu’elle loue lui demande plus de Rs 5 000 comme loyer, elle mettra la clé sous le paillasson. «Dans la presse, on parlait d’une augmentation de 300 %. On ne pourra pas payer autant.»
«Fini touy nou»
Idem pour un autre commerçant. Il fait ressortir que leur rentabilité a chuté au fil des années, les clients se faisant «de plus en plus rares». C’est clair que «fini touy nou!»
Quelles solutions alors pour faire face à la majoration du prix des loyers ? Si certains évoquent des hausses de prix, d’autres parlent surtout de licenciements. «é lorla éna problem somaz dan Moris. Ou koné avek sa ogmantasion-la komié travayer pou met déor la!» lance Michael, qui possède une quincaillerie à China Town.
Des détaillants révèlent, eux, ne pas avoir renfloué leurs stocks de marchandises par peur d’avoir à baisser le rideau. De lancer une mise en garde : «Partout pou fermé…»
Libéralisation des prix : une intervention du gouvernement souhaitée
Avec la fin du moratoire, des hausses du loyer de l’ordre de 300 % à 400 % sont prévues à partir du 1er janvier 2018. À titre d’exemple, un commerçant de la rue Royale verra son loyer passer de
Rs 2 000 à environ Rs 33 000. D’autres verront leurs loyers passer de Rs 8 000 à Rs 40 000 à Port-Louis ou encore de Rs 12 000 à Rs 50 000 à Rose-Hill.
En fait, la libéralisation des prix des loyers ne sera pas régulée et dépendra entièrement de la volonté du propriétaire. Le Front commun des commerçants souhaite que le governement corrige le tir. De faire valoir qu’un propriétaire peut bien obliger un commerçant à fermer en lui proposant un loyer hors de portée.
Les magasins fermeront
Selon le président du Front commun des commerçants, Raj Appadu, «l’inquiétude des commerçants est palpable». Ismed Abdoola, le secrétaire du front commun, ainsi que de l’Association des commerçants de Beau-Bassin– Rose-Hill, de renchérir que «le commerce est en chute libre depuis quelque temps déjà». Il n’en démord pas, cette majoration est un «coup de massue» pour le commerce. «Imaginez les villes et la capitale avec la plupart de leurs magasins fermés. Ce ne sera pas beau à voir. Et cela affectera aussi directement l’affluence dans les zones urbaines.»
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