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Jin Fei : squatteurs : «bizin éna plas pou nou…»
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Jin Fei : squatteurs : «bizin éna plas pou nou…»
Ces treize familles disent être dans l’incertitude. Elles ne savent pas ce qu’il adviendra d’elles. Après avoir élu domicile, pendant ces huit dernières années à Jin Fei, elles devront plier bagage…
Il y a huit ans, elles s’installaient là. Et au fil des années, face à la précarité, elles se sont regroupées. Jusqu’à devenir une communauté. Qui partage tout. Eau, électricité, joies, peines. Et aujourd’hui, ces treize familles de squatteurs à Jin Fei doivent tout quitter, ces terres ayant été cédées au groupe chinois Jin Fei. «Ki bann-la pé rod fer ar nou?»
Il ne faut pas aller bien loin pour apercevoir les grues à l’œuvre et les impressionnantes structures qui sortent de terre dans la zone en développement de Jin Fei. De la maison de l’un des squatteurs, difficile de ne pas entendre le bruit de la construction. Parmi les projets prévus sur place, on peut compter l’Eden Garden Culture and Entertainment Square, un prestigieux hôtel et une université de médecine.
Pourtant, selon ces squatteurs, les terres où ils ont érigé leurs habitations ne se trouvent pas dans le périmètre du terrain alloué à la société chinoise. «Pourquoi veut-on nous chasser de là, alors que le développement ne se fait pas sur ces terres ?» se demandent-ils.
«Nou gagn délé lor délé pou kité»
Et puis, il y a aussi le fait que ces familles ne savent pas où aller. «Nou gagn délé lor délé pou kité, mé nou pa kapav fer nanyé. Nou péna lot plas pou alé», confie Azi, un habitant des lieux. «Nou bizin enn ti plas pou resté. Pa pé diman plis», ajoute-t-il.
À en croire ces familles, des ministres seraient venus les voir. Ils leur auraient fait des promesses. De vaines promesses... Ils sont au courant qu’une réunion entre Soodesh Callichurn, ministre du Travail et député de la circonscription n°5, Pamplemousses–Triolet, et Showkutally Soodhun, ministre du Logement et des terres, avait eu lieu en mai. Ils ont lu dans la presse que la société Jin Fei devrait leur verser une compensation pour ce relogement. Plus de trois mois après, toujours rien. «Nou dakor ki sa pa pou nou ek dévlopman-la bon li. Mé nou bann sitwayin morisien kan mem!»
<h3>Ces projets attendus</h3>
<p>C’est en septembre 2016 qu’a débuté la construction de l’Eden Garden Culture and Entertainment Square. Dans le cadre de la smart city, la zone développée par Shanxi Investment Group (NdlR, société à l’origine de la Mauritius Jinfei Economic Trade and Cooperation Zone Co Ltd-JFET) comprendra également un appart-hôtel cinq-étoiles d’une superficie de 40 000 m2 , au coût de 50 millions de dollars (environ Rs 1,7 milliard). Celui-ci sera di visé en deux tours circulaires, selon les premières esquisses, avec 180 chambres. Autre projet: le Cliff Top Restaurant, à la forme d’un yacht. Contrairement au complexe hôtelier et à l’Eden Garden Culture and Entertainment Square, qui ont été conçus en Chine, le restaurant a été dessiné à Maurice par des architectes français. </p>
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