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Raffick Nundloll: la machine à coudre… des sacs

24 août 2017, 23:30

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Raffick Nundloll: la machine à coudre… des sacs

La confection de sacs, dites-vous ? Vous parler là de l’univers de Raffick Nundloll. À 60 ans, cet as de la débrouillardise a passé la moitié de sa vie à en fabriquer. Si aujourd’hui le travail a quelque peu diminué, il a connu son heure de gloire dans les années 90. Il vide son sac.

Il a plus d’un tour dans son sac. Il a été maçon, banian, commerçant et le voilà confectionneur de sacs. À 60 ans, Raffick Nundloll, habitant de Médine-Camp-de-Masque, a toujours le vent en poupe. Il faut dire que son travail plaît, surtout aux «ti zanfan». Cela, depuis 30 longues années. Depuis qu’il a fondé son entreprise, Star Paragon, spécialisée dans la fabrication de sacs. S’il se trouve, vous en possédiez peut-être un quand vous étiez écolier. 

Raffick Nundloll pioche dans les souvenirs, vide son sac bien rempli. Les années 90 ont été les plus fastes pour lui. «Sa lépok-la, sak jean ti fek sorti ek mo ti parmi bann prémié pou fer sa . J’en ai fait des tonnes et j’ai eu beaucoup de succès avec ces sacs», raconte-t-il fièrement. 

Mais avant se lancer dans ce métier, il a touché à plusieurs autres. «Mo frer ti kordonié. Limem li’nn propoz mwa pou fer sa. Mo lot frer inn ed mwa pou travay lor patron. Dan enn mwa, mo ti fini konn travay-la bien ek monn koumans pran bann komann», se souvient Raffick. 

C’est alors que commence l’aventure «sacs à dos». Même s’il n’a qu’une seule machine à coudre, il aménage une petite usine au rez-de-chaussée de sa maison. Petit à petit, les commandes affluent. «Monn koumans gagn komann gouvernman, lapolis, lotel etc. Travay inn koumans mars bien.» 

Quelques années plus tard, Raffick décide de faire venir des ouvriers Bangladais et il s’occupe de leur logement. Sauf que cela ne marche que pendant un certain temps. «Nous avons un gros problème de main-d’œuvre à Maurice. Le secteur de la zone franche paie un étranger Rs 225 par jour alors que nous, les entreprises, nous devons les payer Rs 400, déplore le confectionneur. Avec les heures supplémentaires, c’est plus cher. Donc, j’ai dû arrêter ma colloboration avec les ouvriers étrangers.» 

Toutefois, si le business connaît une baisse de régime, il peut compter sur son épouse, Bibi Swadekapour, pour lui remonter le moral. Celle-ci lui apporte son soutien indéfectible. Et puis, Raffick n’a pas du tout l’intention de baisser les bras. «Mo ti koumans avek bann vié masinn ki mo ankor touzour pé servi.  Aster, mo anvi sanzé pou al ver bann nouvo teknolozi», lance le sexagenaire, déterminé. Surtout que la clientèle est différente. «Aster tou zafer  modern. Bann zanfan lékol mem ti pé amenn bann sak normal. Aster, éna tou kalité lamod», fait-il ressortir. 

Mais peu importe les années, en ce qui concerne la matière privilégiée pour la confection des sacs, c’est le jean et le synthétique qui l’emportent. «Avan, mo ti pé fer bann model inpé fasil mé avek létan, mo’nn aprann par momem ek koumans fer tou kalité sac.» 

Ce qui est certain, c’est qu’il a une sacrée détermination. 

Une publication du quotidien bonZour!