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Pauvreté: la famille Zizi à sept dans une chambre en tôle

25 août 2017, 22:30

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Pauvreté: la famille Zizi à sept dans une chambre en tôle

Leur maison en tôle ne consiste, en tout et pour tout, que d’une pièce. Ils y cuisinent, y dorment. Y vivent. Bienvenue à Amaury, au domicile de Marie Claire Zizi, son concubin Jean Steve Némorin et leurs cinq enfants. Le nom de Marie Claire Zizi vous est familier ? Le lundi 14 août, cette mère de famille avait donné naissance, de manière insolite, à ses jumelles. L’une est née dans des toilettes publiques à Rivière-du-Rempart, l’autre dans l’ambulance les transportant à l’hôpital SSRN.

Ce jour, raconte Marie Claire Zizi, elle ne l’oubliera jamais. «Mo ti fek sorti lopital mem. Ler mo ti pé rétourn lakaz lor simé mo’nn gagn douler. Lerla mo’nn rant dan twalet. Mo pa ti koné ki mo pou gagn baba…» Son compagnon, Jean Steve Némorin, dit d’ailleurs être toujours sous le choc.

Lorsque nous allons à la rencontre de cette famille, nous empruntons une route boueuse. Celle-ci n’a jamais été asphaltée. Trois familles habitent là. Devant la bicoque en tôle, Céleste, 6 ans et Anzo, 3 ans, jouent, vêtus de leur uniforme d’école. Marie Anabelle, 1 an, est à l’intérieur. Marie Claire Zizi confie que haute comme trois pommes, Céleste est déjà très possessive envers les deux bébés. «Li pa kontan kan dimounn kosté kot bann baba. Li bien kontan zot ek li dir so bann bébé sa

À l’intérieur de la maison, un seul petit lit. Il est pour le moment occupé par la mère et les jumelles. Le père et les trois autres enfants se partagent, eux, un matelas posé à même le sol…

Dans un coin, une vielle armoire, ainsi que plusieurs boîtes en carton où la famille garde ses vêtements… De l’autre côté, sur une table, sont posés un four ainsi que quelques ustensiles. De temps en temps, Jean Steve Némorin s’affaire à préparer les biberons des bébés.

«Komié létan mo pou res dimann dimounn ed?»

Marie Claire Zizi peut aussi compter sur l’aide de quelques voisines, ainsi que de Priscilla, sa nièce. Avant de s’installer à Amaury, cette famille a vécu à plusieurs endroits, louant des maisons. «Lerla mo fam so frer inn donn nou enn bout later ek mo’nn mont enn ti lakaz an tol», dit Jean Steve Némorin. Il confie ne pas avoir de travail fixe. «Kot mo gagné, mo travay dan lakour dimounn pou nétoyé ek okip zardin

Marie Claire Zizi, elle, n’a jamais pu travailler. «Mo bann zanfan ankor tipti akoz sa mo pa kapav travay.» Elle se dit consciente du fait que, dorénavant, la vie sera encore plus difficile. Et bien qu’elle accueille avec joie la naissance de ses jumelles, la mère de famille est catégorique : «Aster, mo pa pou gagn ankor zanfan

Elle a néanmoins pu compter sur l’aide de bon nombre de Mauriciens. Ils sont en effet nombreux à lui avoir offert des couches ainsi que des vêtements pour les bébés. «Nou pa ti rési fer asé linz pou bann-la. Mé selman dimounn inn ed nou.» Parmi, «éna dan landrwa ek bann vwazin, mo bann fami inn don nou inpé komision. Souvan mo bann fami, mo bofrer zot ed mwa.» Mais elle sait que cela ne durera pas. «Komié létan mo pou res dimann dimounn ed?»

Le souhait de cette famille est d’avoir une maison digne de ce nom. «Mem li an tol pa fer nanyé, pourvi li pa koulé kouma sann-la», avance Marie Claire Zizi. Jean Steve Némorin, lui, voudrait bien d’un emploi stable, «kot mo gagn enn lapay lafin dimwa pou tir rasion ek get mo fami bien»…

<h3>Le cas référé à la Family Welfare Unit</h3>

<p>Le jour de la naissance des jumelles, les membres du personnel de l&rsquo;hôpital du Nord avaient demandé à la Child Development Unit (CDU) d&rsquo;intervenir, car Marie Claire voulait rentrer chez elle sans l&rsquo;autorisation des médecins. &laquo;<em>On nous a fait comprendre que le comportement de la femme était un peu étrange, explique un cadre de la CDU. Vu qu&rsquo;il s&rsquo;agissait de nouveaux-nés, des représentants sont partis sur le lieu.</em>&raquo; Mais en constatant que le vrai problème est que cette famille vit dans des conditions difficiles, l&rsquo;organisme a référé le cas à la Family Welfare Unit. &laquo;<em>Je pense qu&rsquo;il y aura un suivi</em>&raquo;, soutient notre interlocuteur.</p>

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<h3>&laquo;Ce sont des parents dévoués&raquo;</h3>

<p>Rajeev Bundhun, conseiller du village, rend visite à cette famille tous les deux jours. &laquo;<em>Je connais très bien cette famille. Quelques mois de cela, je suis venu ici car je suis en train de faire des démarches pour asphalter leur chemin. Même lorsqu&rsquo;elle était enceinte, elle accompagnait ses enfants à l&rsquo;école, prenant la petite dans une poussette. Ils sont des parents très dévoués et qui vivent bien dans leur entourage.</em>&raquo; Après la naissance des petites, Rajeev Bundhun ainsi qu&rsquo;un autre conseiller, Shayat Bahadoor, ont récolté quelques vêtements ainsi que des couches pour faire don à cette famille.</p>

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