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David Cité arrêté pour «sextorsion»: Comment le présumé pervers aurait piégé ses victimes

27 août 2017, 19:57

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David Cité arrêté pour «sextorsion»: Comment le présumé pervers aurait piégé ses victimes

Un homme respectueux, serviable, sans histoire. C’est comme cela que David Cité est décrit par ses proches. Pourtant, le jeune homme de 27 ans fait l’objet d’une charge provisoire de sextorsion et aurait «partly confess» les faits qui lui sont reprochés, selon une source policière à 5plus. Il a été arrêté le jeudi 24 août, sur son lieu de travail à Beau-Bassin. A-t-il le profil d’un pédophile ? C’est ce que tentent de déterminer les limiers de la Cyber Crime Unit (CCU) du Central Criminal Investigation Department (CCID), avec l’aide du Department of Homeland Security (DHS), filiale du Federal Bureau of Investigation (FBI), basée à Pretoria.

Le même jour, une descente a été effectuée à son domicile. Son ordinateur, quatre téléphones portables, une carte mémoire, un hard disk externe et une caméra ont été saisis pour les besoins de l’enquête. L’analyse de ces objets est prévue cette semaine et les enquêteurs vont officiellement consigner la version du suspect demain, lundi 28 août, en présence de son avocat, MeYatin Varma. Des éléments qui devraient permettre aux enquêteurs de déterminer le modus operandi de David Cité. Pour l’heure, ils seraient déjà sur une piste.

D’après les enquêteurs, David Cité aurait commencé ses activités fin 2016 et aurait sévi à plusieurs reprises en avril de cette année. Une source policière nous explique qu’il envoyait des friend requests à travers le réseau social Facebook à de jeunes filles en utilisant de faux profils (14 au total). Sa demande d’amitié acceptée, le suspect, un habitant de Cité Barkly employé comme Maintenance Officer dans une usine, aurait commencé, toujours selon notre source, par échanger des conversations amicales afin de mettre en confiance ses victimes, des filles âgées de 10 à 15 ans.

Au bout de plusieurs messages, la police soupçonne que celui qui se ferait notamment passer pour une adolescente blonde envoyait une photo topless à ses interlocutrices avant de leur demander d’en faire de même. Et c’est là que le chantage aurait commencé. Notre source nous explique que le suspect envoyait une autre demande d’amitié à la même personne via un autre faux profil. Cette nouvelle demande acceptée, il demanderait à sa victime si elle connaissait la personne du premier faux profil. Si la réponse était oui, il lui envoyait une photo d’elle nue et menaçait de la publier sur Facebook si elle ne lui envoyait pas d’autres clichés. Quand les victimes se sont rendues compte qu’elles ont été piégées, certaines ont posté des messages de désespoir sur Facebook.

C’est d’ailleurs ce qui a mis la puce à l’oreille des administrateurs de ce réseau social qui comptait plus de deux milliards d’utilisateurs dans le monde en mai. Du coup, ils compilent un dossier et se rendent compte qu’une même personne se cachait derrière ces sextorsions, des échanges entre le suspect et ses victimes à l’appui. Les administrateurs décident de dénoncer ces cas à plusieurs agences américaines, dont le FBI. À son tour, cette instance alerte sa filiale à Pretoria, le DHS.

Ce sont les enquêteurs de cette unité qui sont remontés jusqu’à David Cité grâce à son adresse Internet Protocol (IP), numéro qui identifie chaque ordinateur connecté à Internet. Le bureau du commissaire de police a, lui, été informé il y a deux semaines dans une correspondance officielle. Mario Nobin a alors demandé à Devanand Reekoye, patron du CCID, de mettre une équipe de la CCU sur cette affaire.

Ce sont les enquêteurs de cette unité qui sont remontés jusqu’à David Cité grâce à son adresse Internet Protocol (IP), numéro qui identifie chaque ordinateur connecté à Internet. Le bureau du commissaire de police a, lui, été informé il y a deux semaines dans une correspondance officielle. Mario Nobin a alors demandé à Devanand Reekoye, patron du CCID, de mettre une équipe de la CCU sur cette affaire.

Cette unité de la police criminelle mauricienne n’a pas tardé à découvrir comment le présumé pédophile de Cité Barkly opérait pour piéger ses nombreuses victimes, une cinquantaine au total. Trente-cinq d’entre elles seraient des Mauriciennes. D’autres vivraient à La Réunion, aux Seychelles, à Rodrigues, au Bénin, en Belgique ou encore en France.

Cependant, les proches du suspect soutiennent qu’il est innocent. La version de David Cité, attendue demain, est donc déterminante pour la suite de l’enquête.

<h3>Yatin Varma&nbsp;: &laquo;Mon client va s&rsquo;expliquer cette semaine&raquo;</h3>

<p>Ses services ont été retenus pour assurer la défense de David Cité. Yatin Varma et son client ont eu une première séance de travail le vendredi 25 août. Interrogé sur la charge qui pèse sur ce dernier, l&rsquo;avocat nous a fait la déclaration suivante&nbsp;: &laquo;<em>Je confirme que j&rsquo;ai eu une première rencontre avec mon client de même que les enquêteurs. Mon client va s&rsquo;expliquer cette semaine. Nous serons fixés par la suite.&raquo;</em></p>

<p>David Cité fait l&rsquo;objet d&rsquo;une charge provisoire de sextorsion. Ce délit consiste à faire de l&rsquo;extorsion via Internet pour obtenir des faveurs sexuelles ou de l&rsquo;argent. Ce crime est condamnable sous l&rsquo;Information Communication Technology Act. Cette loi stipule qu&rsquo;une personne risque une amende de Rs 1 million et une peine d&rsquo;emprisonnement allant jusqu&rsquo;à cinq ans si elle utilise un outil informatique pour transmettre un message à caractère sexuel. Les faux profils créés sur Facebook pour faire du chantage sont également punissables par la loi. Les coupables risquent une amende de Rs 200 000 et une peine de prison allant jusqu&rsquo;à 20 ans.</p>

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