Le premier marché de musique mauricien (MOMIX) se tiendra finalement les 4 et 5 octobre. Stephan Jauffret-Rezannah, organisateur, raconte les coulisses de cette aventure.

Pendant longtemps, la tenue du premier marché de musique mauricien a connu des fausses notes. Annulé en 2015, faute de soutien, le Mauritius Music Expo (MOMIX) se tiendra les 4 et 5 octobre à l’hôtel Riu Creole au Morne. 

«Nous nous sommes battus pendant trois ans pour cela. C’est grâce à des financements de l’étranger qu’il pourra enfin avoir lieu», affirme Stephan Jauffret-Rezannah de Jorez Box. 

Ce premier marché de musique mauricien est organisé par Jorez Box en collaboration avec Culture Events & Productions. «Le projet coûte Rs 4 millions. De cette somme, 75 % proviennent de l’étranger, notamment de l’Union européenne, de la Commission de l’océan Indien (COI) et de l’Indian Ocean Music Market (IOMMA) de La Réunion», souligne Stephan JauffretRezannah. Il précise que si la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) soutient MOMIX, ce n’est pas le cas de la Rights Management Society (exMASA). 

Quid du ministère des Arts et de la culture ? «Tous les ans, pendant ces trois dernières années, nous avons envoyé notre dossier au ministère. Nous n’avons jamais eu de rendez-vous pour parler du projet. Après avoir obtenu la collaboration de l’Union européenne et de la COI nous avons à nouveau déposé un dossier, la semaine dernière. Nous sommes en attente.» Par contre, signale l’organisateur, MOMIX bénéficie de l’aide de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) pour la venue de trois journalistes de La Réunion, de France et d’Inde.

Il souligne que là où se tiennent des marchés de musique, l’État, par le biais du ministère des Arts et de la culture est partie prenante du projet. «À l’heure où nous parlons d’industrie musicale, il est important que le gouvernement s’associe au projet.» 

L’organisateur explique que si MOMIX a mis trois ans pour décoller, c’est aussi parce qu’il s’est souvent heurté à l’ignorance. «Les gens parlent de professionnalisation des artistes ou encore d’industrie musicale mais force est de constater qu’ils ne savent pas ce qu’est un marché des musiques, ni son importance.» 

MOMIX réunira une cinquantaine de professionnels de la musique. Parmi les autres marchés partenaires : Moshito d’Afrique du Sud, l’IndiEarth Xchange de Chennai et le Libertalia Music Festival de Madagascar. Sept groupes, soit quatre de Maurice et trois de l’étranger, sont aussi programmés. 

Le marché de musique est une plateforme où artistes, éditeurs, producteurs, organisateurs de festival, propriétaires de salle et tourneurs discutent des possibilités d’affaires et partagent leur expérience. Ce marché de musique veut ouvrir des perspectives d’exportation aux artistes locaux. «Dans la conjoncture économique et culturelle difficile, une structure professionnelle ouverte sur la région et le monde est essentielle.» 

Des conférences, quatre formations gratuites et des concerts sont au programme de MOMIX. «Jean Roussel, un Mauricien qui a travaillé avec Céline Dion et The Police, animera une formation autour de la composition musicale et l’arrangement», souligne Stephan Jauffret-Rezannah. Les trois autres formations seront dispensées par des spécialistes européens. Elles auront pour thème le management d’artistes, le coaching scénique et la communication sur les événements. MOMIX sera-t-il pérenne ? «Nous attendrons la fin de la première édition pour faire le bilan.»

<p>C&rsquo;est une nouvelle édition du <em>&laquo;One Live Music Festival&raquo;</em> qui clôturera le premier marché de musique (MOMIX). Le festival se tiendra les 6 et 7 octobre à L&rsquo;Embrassure, au Morne. Cette manifestation verra la participation de plusieurs artistes dont Kristel de Madagascar, Tiloun et Broxa Alex de La Réunion, Eliasse des Comores, Isham des Seychelles, Kari Bombo du Venezuela et Fanfan Revuelta de Suisse. Du côté des artistes locaux, Blakkayo, Jerry &amp; The Resistance, Linzy Bacbotte, Les Inkonus et Eric Triton sont annoncés.&nbsp;</p>