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Dean Runghen, travailleur social: sa musique a droit de cité
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Dean Runghen, travailleur social: sa musique a droit de cité
Vous entendez ? Si vous écoutez la radio, vous devez avoir entendu une de leurs chansons. C’est aujourd’hui que ce groupe de jeunes de la cité Ste Catherine, St Pierre, a lancé son premier album sur les ondes de Radio One. Le clip vidéo est disponible sur les réseaux sociaux depuis le vendredi 24 août. Pour ces jeunes, c’est un rêve qui se réalise. Pour cela, ils ont pu compter sur l’aide de Mike Petite ainsi que celle des groupes CSR Eclosia, Fondation ENL et Rogers. Mais aussi et surtout sur le soutien indéfectible de Dean Runghen.
Il ne cesse de faire parler de lui à travers ses combats dans le social. Avec ses diplômes et ses dreadlocks, Dean Runghen cultive son image décalée. «Cela facilite mon insertion dans les cités et auprès des jeunes, qui se sentent plus en confiance lorsqu’ils voient un rasta les approcher. Ce qui est positif, car j’ai pour mission de les aider et cela me tient vraiment à cœur», explique-t-il.
Cela fait un an et deux mois depuis que Dean est affecté à la cité Ste Catherine. Sa mission, ainsi que celle du Joint CSR Committee, est d’aider les jeunes et de les encadrer. Cela, afin de leur permettre d’avoir un bon départ dans leur vie d’adulte et de devenir des personnes responsables. «Qu’ils ne se sentent pas marginalisés parce qu’ils vivent dans une cité», souligne Dean.
Depuis le début de cette année, il travaille avec Aurélie, Émilie, Anastasia et Cédric, tous chanteurs, pour la réalisation de cet album. Le but : briser les clichés concernant, justement les «zanfan cité», démontrer que ces jeunes ont tout autant droit à de belles choses et qu’ils sont surtout capables de les réaliser.
Ils sont deux auteurs compositeurs à avoir travaillé d’arrachepied pour que ce projet voie le jour. Dean et Mike Petite. «Étant lui-même issu de l’endroit, il était le mieux placé pour m’aider et je tiens à le remercier de tout mon cœur», reconnaît Dean. Il raconte que le début était un peu dur pour les jeunes, qui étaient timides. «Ils avaient des doutes en ce qui concerne la viabilité de ce projet. Mais, aujourd’hui, regardez ce que nous avons accompli», lance le travailleur social, tout fier.
Quant au clip, «il s’est voulu 100 % Ste Catherine et se déroule avec les jeunes de la cité, ainsi qu’avec toute la communauté qui nous a toujours soutenus.» À travers ce clip, son équipe et lui ont ainsi voulu montrer que les jeunes qui viennent des cités ont aussi de la valeur et la capacité de réussir. «Moi, je crois en eux et je suis aussi très fier d’eux.»
Dean en est, en fait, à sa deuxième réalisation. La première avait été faite en 2014 avec des enfants de l’ONG Saphire et l’album était intitulé 100 % zenfan coltar. Mais détrompez-vous ! Il ne fait pas qu’apprendre aux jeunes à chanter. Il a tout un programme bien établi : réalisation d’un bon CV, financement des études, entre autres. Il veut, via ces divers projets, permettre à ces jeunes de s’orienter vers une formation professionnelle, les valoriser afin qu’ils puissent s’épanouir grâce à des activités saines et promouvoir le droit de l’enfant à travers l’expression et la participation. Mais le plus important, dit-il, c’est que ces jeunes puissent devenir des ambassadeurs pour d’autres enfants de la cité et du pays.
Toutefois, pour lui, la musique demeure le meilleur mode d’apprentissage. «C’est un moyen de travailler avec ces jeunes. La musique est un programme adapté à leurs besoins, leurs aspirations et le meilleur moyen pour eux de s’exprimer. Cela permet également de leur redonner confiance en eux, les valoriser et leur permettre d’être leur propre porte-parole.» Dean espère pouvoir mettre en place d’autres activités génératrices de revenu, afin que d’autres projets artistiques voient le jour. Il lance, d’ailleurs, un appel : «Partagez un maximum le clip et que Maurice tout entier vibre pour ces jeunes. Prenez conscience des réalités des enfants des cités.»
Il tient à ajouter que l’album n’aurait pu se faire sans l’aide d’autres jeunes et habitants de la localité, de Marietta Agathe, directrice du projet, de Paradise Burning pour la reproduction des CD, d’Uplift communication et d’Eyesback concept pour la réalisation du clip et de Rudy Luxe pour le design de la pochette. Rudy Luxe est, pour la petite histoire, le premier jeune diplômé de la cité. Il a été un des boursiers de la Fondation ENL et a eu son diplôme en Graphic Design cette année.
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