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Olivier Thomas: l’orphelin ambitieux
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Olivier Thomas: l’orphelin ambitieux
Il ne s’appelle pas Jugnauth. Ni Ramgoolam. Ni Duval. Ni Boolell. Qu’importe. Un jour, il sera le Premier ministre de l’île Maurice, jure Olivier Thomas. Non, ne riez pas. «Je ne rigole pas. C’est très sérieux», lâche le jeune homme.
À 24 ans, fauché, que connaît-il donc de ce monde ? Lui, en sait suffisamment, dit-il. Orphelin à l’âge de cinq ans, Olivier Thomas souligne qu’il a été à l’école de la vie.
D’où sort ce jeune ambitieux ? Il est né le 28 mai 1993. Quelques mois après sa naissance, premier coup du sort. On diagnostique à son père, Serge Thomas, un cancer de la gorge. La maladie l’emportera très vite. Olivier Thomas n’a alors que 9 mois…
Sa mère Lilette Albert refuse de se laisser abattre. Avec la pension de veuve qu’elle perçoit, elle achète un appartement à Beau-Bassin. Offrant ainsi à son fils un toit décent et, dans la foulée, un nouveau départ. Oliver Thomas dit se souvenir que sa mère faisait tout ce qui était en son pouvoir pour le rendre heureux et s’assurer qu’il ne manque de rien.
Nouveau coup du sort. Lilette tombe malade. On finit par lui diagnostiquer une tumeur. «Elle ne pouvait plus monter les escaliers de notre appartement», raconte Olivier Thomas. L’enfant qu’il était à l’époque se rappelle encore du jour où elle s’était effondrée. «J’étais paniqué et j’étais allé chercher l’aide des voisins.»
Peu de temps après, sa mère le quittera définitivement... Olivier Thomas a alors cinq ans et devient ainsi, du jour au lendemain, orphelin.
L’enfant est recueilli par son oncle et sa tante. Son nouveau papa, un policier, prend soin de lui jusqu’à ses 15 ans. En pleine crise d’adolescence, le jeune Olivier se met à boire, à fumer et à faire l’école buissonnière. Sa performance à l’école en pâtit. Jusqu’à ce que sa famille d’adoption finisse par découvrir le pot aux roses. Il est envoyé chez un autre oncle, à Curepipe, et change d’école. C’est un nouveau départ pour le jeune homme.
À l’âge de 17 ans, fort de son expérience en lavage de voitures et vente de crêpes, il met un terme à ses études et prend de l’emploi chez un tour-opérateur. Le jeune Olivier désire ardemment travailler. Il se dit que la meilleure école est celle du travail. Il finit par entamer, en parallèle, des études en marketing à temps partiel, à l’institut Charles Telfair. Il touchera à différents secteurs d’activité à partir de là, dont la restauration, les assurances et la location de voitures.
Deux ans après, la flèche de Cupidon le touche en plein coeur. À 19 ans, Olivier Thomas tombe fou amoureux. Il fera même une demande en mariage à sa dulcinée. Sauf que cette histoire d’amour ne connaîtra pas une fin heureuse. Et Olivier Thomas se prend un râteau ! Le jeune homme est anéanti. Mais grâce au soutien de ses proches, il se remet d’aplomb et reprend goût à la vie.
Il économisera suffisamment pour ouvrir sa propre boîte et c’est ainsi que WayHome App voit le jour. «J’étais fier. C’est formidable de ressentir que quelqu’un apprécie le travail que vous avez fait et veut en plus vous l’acheter.»
Énième coup du sort. À 21 ans, Olivier Thomas se retrouve avec une dette d’un demi-million de roupies… De son vivant, sa mère avait contracté un prêt afin d’entamer des rénovations dans leur appartement. Lorsqu’elle est décédée, la compagnie d’assurances a refusé de couvrir la dette. Le jeune homme est dans une situation difficile. Il risque même de perdre sa maison. Celle-ci devait être saisie l’année dernière, mais il a pu la vendre à temps et ainsi rembourser ses dettes.
À 24 ans, et malgré un passé des plus tumultueux, Oliver Thomas, qui est détenteur d’un diplôme en marketing de l’institut Charles Telfair et d’un certificat d’études en science politique de l’institut Cardinal Jean Margéot, adéjà une solide expérience de la vie. Hormis le fait de vouloir devenir Premier ministre, le jeune homme rêve de porter la robe noire. Il poursuit d’ailleurs actuellement des études en droit et a brillamment réussi sa première année. Mais il n’a pas suffisamment d’argent pour compléter les cours…
«Entre la vente de mon appartement et le remboursement de mes dettes, il me restait juste assez pour débuter les cours. Je suis fier maintenant d’être un étudiant en droit mais je n’aurais pas assez pour compléter mes études.» Qu’importe, Olivier Thomas se dit «heureux. Je suis en train de réaliser mon rêve, même si ce n’est qu’en partie».
Issu du métissage
<p>De son père, il n’a aucun souvenir. Mais selon Olivier Thomas, on lui a raconté que ce dernier travaillait comme chronométreur (time-keeper) pour l’établissement sucrier F.U.E.L. Serge Thomas a rencontré Lilette Albert, qui faisait alors des études à Maurice. Ils se sont mariés et de leur union naîtra leur unique enfant, Oliver. Naissance qu’ils attendaient avec la plus grande joie et impatience car avec des ancêtres qui viennent d’Inde, du Mozambique et de France, le métissage était assuré.</p>
Une publication du quotidien BonZour !
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