Coïncidence ce 1^er septembre 1981, deux politiciens de premier rang affirment, dans les médias, leur volonté permettre à Maurice, disent-ils de profiter de la présence militaire à Diégo Garcia. Sir Harold Walter, ministre des Affaires étrangères et Gaëtan Duval, leader du Parti Mauricien Social Démocrate (PMSD) ironisent sur la campagne menée par le Mouvement Militant Mauricien, des dirigeants des Etats de la région et l’Inde pour faire de l’océan Indien une zone de paix.

Sir Harold Walter inscrit son action dans une démarche plutôt militariste. Il préside, à son bureau, en présence de l’ambassadeur américain Robert C.F. Gordon, une cérémonie de signature de contrat pour la construction d’un complexe résidentiel destiné aux militaires qui seront en poste dans l’île.

C’est un consortium mauricien, composé des firmes General Construction et Building and Engineering Co. Ltd qui réaliseront les travaux. Jean Paul Adam et Roger Dalais, directeurs des deux compagnies d’une part et des officiels américains de l’autre procèdent à la signature des documents relatifs au contrat d’une valeur d’un million de dollars, une somme importante à l’époque.

«Ce premier contrat est un tremplin pour l’avenir », déclare le ministre des Affaires étrangères. Dans un long discours, il retrace les étapes menant à la conclusion du contrat, tout en soulignant son engagement dans des négociations avec l’ambassadeur américain.

Sir Harold Walter rappelle qu’il avait également fait une demande pour que des soldats américains passent leurs vacances à Maurice. Il déclare même que «cette demande est conforme à la décision de principe prise quand Diego-Garcia was excised by an order in Council.»

Le même jour, Sir Gaëtan Duval, leader du PMSD. Il annonce son prochain départ pour les Etats-Unis et dit qu’il s’activera « à presser les Américains pour se servir de Maurice comme d’un supermarché pour Diego Garcia. » Duval évoque deux écoles de pensée aux Etats-Unis en ce qui concerne les relations avec Maurice. L’une récuse toute intervention dans les affaires internes à Maurice, et l’autre prône une intervention massive. Duval déclare qu’il est partisan de la deuxième option.

On se rappellera que ces propos pro-américains étaient tenus à neuf mois des élections générales de juin 1982. Au même moment, des Chagossiens qu’on appelait alors des Îlois, manifestaient dans les rues pour sensibiliser l’opinion à leurs conditions de vie déplorables. Ni Walter, ni Duval ne semblait savoir qu’ils existaient…..