Non-respect du principe de séparation de pouvoir, comportement qui frôle l’outrage à la cour, manque de planification ou encore mauvaise foi… Autant de qualificatifs utilisés par le président du Mouvement Patriotique (MP), pour commenter la démolition des maisons de plusieurs familles à Résidence Barkly et La Butte pour laisser place au métro léger. Alan Ganoo intervenait lors d’une conférence de presse, samedi 2 septembre au siège du MP, à Quatre-Bornes.

Le président du MP est d’avis que ces démolitions n’avaient pas lieu d’être, surtout sans l’aval de la Cour suprême. «Je blâme le gouvernement pour sa façon de faire», a-t-il fait ressortir. Il a ajouté que ces vives tensions auraient pu provoquer une catastrophe. Alan Ganoo tient pour responsable le Premier ministre et les autres ministres concernés, car dit-il, «les choses auraient dû être mieux planifiées». «Ils sont responsables de cette situation. C’est sur leurs épaules que repose ce chaos», a-t-il soutenu.

Il a, dans la foulée, déploré le fait que les forces de l’ordre ont commencé à démolir la maison des Rujubali, sans attendre la décision de la cour qui devait se prononcer sur cette affaire. «Cela démontre clairement la mauvaise foi des autorités. C’est inexcusable ce qui s’est passé vendredi. Même si un ordre d’éviction avait été servi à la famille Rujubali qui a occupé un terrain appartenant à l’État pendant plus de trente ans, il fallait attendre le ruling de la cour», a fait ressortir Alan Ganoo.

Ce dernier est allé plus loin en affirmant qu’il s’agit d’un outrage à la cour. «Ce comportement est anti-démocratique. Le PM et le commissaire de police n’ont aucun droit d’outrepasser les paramètres imposés par notre système de séparation de pouvoir.» Il devait aussi faire ressortir que sans la présence du député rouge Shakeel Mohamed à La Butte, hier, la maison des Rujubali aurait été démolie.