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Révision du salaire des cleaners : «On pourra enfin faire nos courses»

4 septembre 2017, 00:08

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Révision du salaire des cleaners : «On pourra enfin faire nos courses»

Enfin la lumière au bout du tunnel pour les cleaners travaillant dans les écoles primaires. Après une lutte acharnée, leurs doléances ont été entendues. Leur salaire sera revu. Ainsi, au lieu de la misérable somme de Rs 1 500, ils pourront enfin toucher Rs 9 000. Ce qui permet à de nombreuses familles de regarder l’avenir plus sereinement. À l’instar de Kamlesh et Bibi Fazhana Ballackram.

Le couple de cleaners, qui a deux enfants de neuf et huit ans, touchait Rs 3 000 mensuellement. Kamlesh raconte que c’est sa mère, de son vivant, qui travaillait comme cleaner dans une école primaire de l’endroit. Après son décès, c’est son épouse Bibi Fazhana qui a pris le poste, en 2008. «Kan mo madam ti pé rétourn lakaz ti trouvé kouma li fatigé. Éna boukou pou fer ek ti pé gagn zis Rs 1 500», explique-t-il. «Pa gagn sick ni local. Si malad koup Rs 200 par zour dan sa sa Rs 1 500 la. Monn dir mo madam pa bizin gagn traka, pran pasians mo pou vinn donn li koud’min.» C’est ainsi que tous les aprèsmidi il ira aider son épouse jusqu’à se faire embaucher lui aussi… pour le même salaire ! Comment s’occuper d’une famille avec Rs 3 000 ? Et les factures ?

«Cela ne suffit pas», lance Kamlesh. Il confie que lorsqu’il a perdu sa mère, il a perdu un pilier de sa vie. Elle les aidait énormément. Depuis son décès, afin de pouvoir joindre les deux bouts, le couple doit cumuler divers petits boulots, outre le nettoyage de l’école. «Pou nou asté enn zafer a krédi, nou pa ti kapav ek sa lapey-la. C’était très difficile», soutient Kamlesh. «Il est impossible de penser à faire de vraies courses en touchant Rs 1 500. Il fallait aussi s’assurer du bien-être de nos enfants, payer les factures

Pour le couple, cette révision de salaire vient récompenser leur patience pendant toutes ces années. De la patience, ils ont dû en avoir. C’est l’envie d’avancer et d’offrir un avenir décent à leurs enfants qui les ont aidés à ne pas baisser les bras. Kamlesh et Bibi Fazhana espèrent qu’ils auront un contrat dans les règles avec de meilleures conditions de travail, car cela fait plus de huit ans qu’ils travaillent d’arrache-pied sans pouvoir se permettre un jour de congé.

«Aster nou pou rési komplet konstriksion nou lakaz. Nou pou kapav prépar lavénir nou zanfan ek pran enn loan san traka.» Le couple a tenu par la même occasion à remercier le Premier ministre «ki finn anfin pans ti dimounn» et se dit rassuré concernant l’avenir de ses enfants. «On pourra enfin faire nos courses. Avec ce que l’on gagnait, c’était un stress chaque mois pour remplir le frigidaire et payer les factures. Nous pouvons souffler un peu», se réjouit le père de famille.