Ils s’en vont en guerre. Trente-neuf jardiniers, employés jusque-là au jardin de Pamplemousses, ont reçu, le vendredi 1er septembre, une lettre de révocation du contracteur qui les emploie. Ce dernier leur a indiqué qu’il se passera désormais de leurs services à partir du mardi 5 septembre. 

Furieux, les jardiniers ont fait comprendre que si aucune rencontre avec les parties concernées n’a lieu, ni aucune solution trouvée, ils entameront une grève de la faim le vendredi 8 septembre. La plupart d’entre eux compte une dizaine d’années de service. Ils affirment avoir toujours bien travaillé et ne «jamais avoir eu de reproche de quiconque».  

Leur travail, disent-ils, ne consiste pas qu’à assurer le service de jardinage. Les femmes rencontrées ce lundi 4 septembre sont révoltées. «Nou fer tou isi. Nou nétoy twalet. Nous allons chercher à manger pour les tortues et les cerfs», soulignent-elle. D’ajouter qu’elles sont sur place même s’il pleut des cordes. «Mem sa zamé nou finn dir enn mo, nou finn fer séki bizin fer», poursuit Nilah Luxma. La plupart des employés travaillent pour un salaire mensuel de Rs 5 000.

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Rama Poinen abonde dans le même sens. «Je travaille avec les tortues. Quotidiennement, mo bizin tir dilo mikrob.» Mais pour ce dernier, ainsi que ses collègues, il s’agit d’un emploi nécessaire pour subvenir à leurs besoins quotidiens. Issus pour la plupart de familles modestes, ils comptent sur ce salaire pour faire bouillir la marmite et contribuer aux dépenses des enfants.

«Nous sommes pratiquement arrivés à la fin de l’année, c’est difficile pour nous car nous n’aurons pas de paye, pas de boni de fin d’année. Et il n’est nullement garanti que nous aurons un autre emploi dans les mois à venir», déclare Nireza Korimbocus.