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Metro Express: vives tensions entre élus et habitants de Barkly

4 septembre 2017, 20:36

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Metro Express: vives tensions entre élus et habitants de Barkly

La tension est montée crescendo, ce lundi 4 septembre 2017, à Barkly. Des habitants sont remontés contre les ministres Ivan Collendavelloo, Anil Gayan, Etienne Sinatambou, le maire Ken Fong et le Parliamentary Private Secretary Alain Aliphon lors d’une réunion qui a eu lieu dans la localité en début de soirée.

Ivan Collendavelloo et surtout Etienne Sinatambou ont été interrompus par des résidants. L’intervention du porte-parole habituel du gouvernement, Etienne Sinatambou, a été marquée par un brouhaha.

Gardes du corps

La perturbation était telle que les gardes du corps des ministres se sont placés devant ces derniers pour les protéger d’éventuels dérapages.Le calme est finalement revenu.

Durant leur prise de parole, Ivan Collendavelloo, le Premier ministre adjoint, et son collègue à la Sécurité sociale et à l’Environnement, se sont montrés conciliants. Par contre, les habitants ont proféré des propos qu’Etienne Sinatambou a par la suite qualifiés d’«amers». Voici un petit aperçu des interventions.

«Se mettre dans les souliers de ces personnes pour une seconde»

«Ena kisoz ki pa cler dan nu latet. Nu p koz la cour supreme. Kifer nu pa fer enn table ronde diskit tou les fait ?» a lancé un habitant. Il dit être d’accord que le pays avancera avec le Metro Express. On ne peut pas retourner en arrière, reconnaît-il. Cependant il demande au Premier ministre de ne pas créer de polémique. «Pays multiracial, nu p viv bien, laiss nu viv trankil. Ou p modernise pays, li bon, mai anu guet lot aspect. Mo p koz pu ban fami muray, toilet in kasé.»

L’homme de loi Kaviraj Bokhoree qui représente les habitants demande, lui, aux ministres de «se mettre dans les souliers de ces personnes pour une seconde». Et d’affirmer : «Nous ne voulons aucun dérapage dans le pays.»

«Vous avez dit que des personnes ici ont eu une compensation. Rendez la liste publique.»

Encouragé à prendre la parole, Jonathan Gafoor qui s’était exprimé, vendredi, lorsque les bulldozers avaient débarqué à Résidence Barkly a déclaré : «Vous avez dit que des personnes ici ont eu une compensation. Rendez la liste publique.» Dans la salle, les participants à la réunion ont approuvé sa proposition.

«Al guet zot dan la glas.»

Les larmes aux yeux, Ranini affirme de son côté que «nous vivons dans un pays démocratique mais nous n’avons pas droit à la parole». Cette sportive  avance : «Eski zot in fer dimun kone komie lakaz pu detruire pu met metro ? Zot pa pu dir parski pu zot, sa pa compte.» Et de surenchérir : «Mo pa expect nanie ar zot mai al guet zot dan la glas.»  Ranini a été applaudie chaleureusement par l’assistance.

«Dimun Barkly ena lespri. Je ne crois pas que la sagesse va rester si les bulldozers écrasent nos maisons.»

Les «sacrifices des habitants de Barkly pour obtenir une maison» ont été mis en exergue par un autre résidant. «Pren zot responsabilité parski dimun Barkly ena lespri. Il ne faut pas nous considérer comme des barbares. Je ne crois pas que la sagesse va rester si les bulldozers écrasent nos maisons.»

«Le rôle d’un gouvernement est de retirer les gens du chemin et de les installer dans des maisons. Vous vous faites le contraire.»

Un habitant dont la maison a été écrasée a, pour sa part, apostrophé les ministres présents en ces termes : «Kot zot ti ete kan banla ti p kraze?» L’assistance l’a félicité pour cette interpellation. Le locuteur a continué : «Le rôle d’un gouvernement est de retirer les gens du chemin et de les installer dans des maisons. Vous vous faites le contraire.» Une femme renchérit, évoquant le «traumatisme des enfants».

«Je ne m’attendais pas à des propos aussi amers», a rétorqué Etienne Sinatambou. «Se parski si nune vin la ce soir c parski nu pense nu p fer bien.» Le ministre a été interrompu par un habitant : «Zot p fer mal.» A Etienne Sinatambou de poursuivre : «Se ki nu ti ena com info, li pa mem info kin circuler r zot.» Le brouhaha s’est alors fait entendre parmi l’assistance.

«Avan kifer ou pa ti vini?»

«A oken momen nu pa o couran ki ena zenfan ki p tromatise. Ena buku element info zot in partaz r nu ki nu pa ti kone», a enchaîné le ministre. Faisant allusion à la pique «al guet zot dan la glas», il a fait valoir : «Pu ki raison mo bisin kit mo lakaz pu vin tend sa kalite koze la ? Nune fer li enn devoir vin devan zot.» Nouvelle interruption par les habitants demandant : «Avan kifer ou pa ti vini?»

«Compensation !»

Ivan Collendavelloo, lui, a fait ressortir : «Si nu tienvi la confrontation eski mo ti pu la ce soir? Dépi omoin enn semaine mo p mazine kifer personn pa ti p al la cour. Ou ena raison oun met case la cour. Li tres bon cki oun fer, cki ou avocat in fer.» Le ministre a poursuivi : «La vraie démocratie...

Mais il a été interrompu par une personne dans l'assistance :- Péna sa.

- La cour, c’est la vraie démocratie, a terminé le ministre

- Compensation», a entonné la foule.