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Poste-de-Flacq: les éleveurs de Bassin Requin font grise mine
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Poste-de-Flacq: les éleveurs de Bassin Requin font grise mine
En s’installant à Bassin Requin, les éleveurs de porc croyaient qu’ils auraient pu opérer leur élevage en toute quiétude. Ils doivent hélas composer avec une série de problèmes.
Ils sont 18 éleveurs de porcs à Bassin Requin, Poste-de-Flacq à être mécontents. Depuis la semaine dernière, la Coopérative des éleveurs de porcs attend la visite de Sunil Bholah, ministre des Coopératives. Ils souhaitent que le gouvernement les aide à entretenir le Jardin de Porcs, qui souffre d’un problème d’évacuation d’eau et d’excréments. Sans compter l’insécurité face à des voleurs prêts à tout pour faire main basse sur leurs bêtes.
Des rodeurs alentour
«Les voleurs sont prêts à tout ici. Ils n’ont peur de rien. Nous sommes tout le temps sur le quivive», raconte Claude David, le président de la Poste de Flacq Pig Marketing Cooperative. Depuis que la coopérative a été créée en 2001, plusieurs éleveurs ont subi des vols. Environ une soixantaine de porcs ont disparu des enclos.
Malgré une tentative des éleveurs pour faire peur à ces visiteurs indésirables par la présence de chiens de garde, Claude David explique que les voleurs arrivent quand même à leurs fins. «Ils sont audacieux. On a dû changer de cadenas à plusieurs reprises. Ils se munissent de marteaux et cassent les cadenas. Ils arrivent à se faufiler à travers les clôtures en y faisant des trous avec des cisailles. Et le comble est qu’ils choisissent les meilleures bêtes.»
Des fosses bouchées
Un autre souci majeur auquel sont confrontés ces éleveurs et qu’ils souhaiteraint voir régler le plus rapidement possible est l’évacuation des déjections des porcs. Claude David explique que le Jardin des Porcs a quatre fosses à lisier. Chaque éleveur a un enclos à sa disposition, un bâtiment en béton avec des canaux pour évacuer vers les fosses le mélange de déjections et d’eaux usées lors du nettoyage des enclos. «Les fosses font office de cuves de stockage pour filtrer l’eau mélangée aux excréments et aux restes de nourriture.» Sauf que contrairement à ce qui était prévu lors de la mise en place de la coopérative, l’eau est déversée en plein air, dans la nature.
«Au départ, le professionnel qui nous encadrait avait prévu de construire des bassins de poissons. L’eau filtrée devait partir vers ces bassins. Mais il n’y a pas eu de bassins à poissons construits et l’eau est rejetée dans le vide.» Ce qui pose un énorme problème depuis quelques mois car depuis janvier, les fosses sont bouchées et la petite quantité d’eau qui s’en échappe se transforme en mare d’excréments.
Les déjections s’accumulent dans les fosses qui ne sont pas couvertes et cela empeste à la ronde. Et c’est insupportable. La mare qui prend petit à petit de l’ampleur attire des mouches, moustiques et d’autres bestioles et ces déjections, qui attendent d’être enlevées, constituent un risque pour la santé des éleveurs qui viennent sur place tous les jours. Cela peut finir par nuire aux porcs également.
Claude David précise que les éleveurs sont mensuellement obligés de payer des camions pour nettoyer ces fosses et que le processus est coûteux. La solution immédiate qu’il préconise serait de déboucher les filtres des fosses et de trouver un moyen pour évacuer les rejets ailleurs. Au final, il penche pour une couverture des fosses à lisier.
Distribution d’eau
Si les fosses sont bouchées depuis le début de l’année, certains éleveurs n’arrivent pas à nettoyer leur enclos convenablement, faute d’eau courante. Une situation qui dure depuis 2005. «On doit faire appel à des camions-citernes à chaque fois. Les éleveurs devraient avoir de l’eau courante pour nettoyer bien leur enclos. Cette hygiène est importante.»
Certains éleveurs de porcs peinent à suivre les normes alimentaires des porcs, fait observer Claude David, qui estime que le gouvernement doit mieux les encadrer.
«Il faudrait donner de la nourriture concentrée aux animaux mais une balle de nourriture concentrée coûte Rs 800. En cinq mois, nous devons acheter environ six balles, soit Rs 4 000. Cela fait cher. Sans compter les bouchers qui ont tendance à profiter de notre situation.» Il ajoute que les éleveurs ont soumis une demande pour l’aménagement d’une salle de découpe à Argy. «La salle était identifiée depuis 2015 sauf que l’appel d’offres pour les l’installation des équipements n’a été publié qu’en début de juin de cette année.»
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