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Réouverture: la prison La Bastille accueillera de nouveau des prisonniers «high profile»
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Réouverture: la prison La Bastille accueillera de nouveau des prisonniers «high profile»
Malgré trois ans de fermeture, le vieux bâtiment taillé en pierre demeure toujours imposant, accrochant les regards des passants. Il s’agit de la prison de haute sécurité La Bastille, sise à Phœnix, qui rouvrira ses portes dans un avenir proche. Cela, suivant une décision avalisée par le Conseil des ministres, vendredi dernier.
Le but est d’accueillir, de nouveau, des prisonniers «high profile» qui purgent de longues peines d’emprisonnement. D’autant plus que la surpopulation pénitentiaire est encore une réalité à Maurice.
Une visite de plus près permet de constater que l’édifice est complètement délabré et que des centaines de pigeons y ont élu domicile. Pourtant, fait surprenant, de nombreuses voitures sans plaque d’immatriculation sont «exposées» dans la cour et dans la zone de sécurité.
Interrogé, un habitué des lieux nous explique qu’il s’agit de voitures mises en vente par la Mauritius Revenue Authority (MRA). Mais l’express n’a pas eu de retour de l’organisme pour confirmer la véracité de ces propos. Une chose est sûre : depuis que La Bastille n’accueille plus de détenus, les membres de la MRA utilisent les lieux pour le dressage des chiens renifleurs.
La Bastille a fermé ses portes en 2014, soit quelques mois après l’ouverture de celle de Melrose. L’institution, jadis une prison militaire, utilisée pendant la période française, s’est transformée en prison pouvant accueillir une trentaine de détenus depuis 1980.
Elle a traversé de sombres périodes, notamment avec l’évasion de cinq détenus en 1999, dont l’ancien Mr Mauritius, Rajen Sabapathee. Ce dernier, écroué depuis 1995 pour trafic de drogue, a été tué par balle, lors d’une opération policière en 2000, après 174 jours de cavale.
La prison a connu un nombre important de présumés trafiquants de drogue. Gro Derek, Steve Monvoisin, les frères Bhoyroo ou encore Sada Curpen y ont tous séjourné.
Une réouverture «inquiétante»
<p> Si, dans le milieu carcéral, la décision d’accueillir, de nouveau, des détenus est bien vue, l’idée d’être les «<em>voisins</em>» de prisonniers notoires est moins attrayante pour d’autres. Dev Anand, un planteur qui travaille à côté de la prison, semble peu emballé. Le quinquagénaire se remémore des souvenirs troublants. «<em>Je me souviens des jours où des intrus s’infiltraient dans nos plantations pour envoyer des colis par-dessus les murs de la prison, ou encore quand des voitures suspectes se garaient dans l’aire de stationnement pendant de longues heures</em>», nous raconte-t-il. Dev Anand ajoute même qu’il a déjà aperçu une personne avec des armes. «<em>J’espère, au moins, que la sécurité sera renforcée</em>», lâche-t-il, inquiet.</p>
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