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Directeur général de la MBC: un siège éjectable ?

7 septembre 2017, 22:27

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Directeur général de la MBC: un siège éjectable ?

Pas moins de quatre DG en moins de trois ans. C’est le sort de la station de radiotélévision nationale sous le règne du régime actuel. Mekraj Baldowa s’ajoutera à la liste des DG qui ont échoué à la MBC après avoir été sommé de step down puis réintégrer à son poste.

Il semblerait qu’un sentiment de méfiance, voire de terreur, anime même ceux qui sont partis. Deux d’entre eux ont accepté de parler à l’express, mais à condition que leur identité soit préservée.

Pour le premier, qui n’a pas fait long feu à la MBC, la compétence et le leadership font défaut pour le poste de directeur général. Ce qui n’était pas le cas, selon lui, à l’époque où Dan Callikan occupait ce poste-là. «Kan péna enn direkter ki for, bann dimounn éna tandans donn lord. Dépi lao é dépi anba osi», ironise-t-il. Pour lui, c’est «logique» de sanctionner Mekraj Baldowa suivant la non-couverture des événements de vendredi. «Cela n’aurait pas dû se produire. Cela a fait plus de tort que du bien au gouvernement», avance-t-il.

«Bizin rann kont…»

Pour notre second interlocuteur, la MBC bute à chaque fois sur un problème fondamental : «celui des pressions du gouvernement». Il soutient qu’il n’existe point de paramètres clairs et que la faute revient à un système qui «oublie» le fait que c’est envers le public que l’organisme est avant tout redevable. «Bizin rann kont gouvernman avan tou é malérezman sé enn réalité sou ninport ki rézim», souligne-t-il.

Il ajoute que la faute ne revient pas forcément au DG ou encore à celui ou celle qui présente un bulletin d’information. «Ces personnes sont souvent confrontées à un dilemme. Couvrir ou ne pas couvrir un événement.» D’autant plus, dit-il, qu’il ne faut surtout pas embarrasser le gouvernement qui utilise la MBC pour remporter les prochaines élections. «C’est dommage que tel soit le cas.»

Bheejaye Ramdenee, président du conseil d’administration de la MBC, poursuit dans la même ligne de pensée. Pour lui, la rédaction de la MBC fonctionne dans un vacuum, ce qui explique le fait que cela ne marche pas. «Chacun fait comme bon lui semble», regrette-t-il.

Cependant, il fait part du travail qu’il mène actuellement pour finaliser un mode d’emploi pour le personnel de la MBC et qu’il compte présenter au board dans un avenir proche. «Cela pourrait ensuite être utilisé à des fins de référence, même après…»

Les DG sous l’alliance Lepep

L’une des priorités de l’alliance Lepep, en décembre 2014, était de remettre la radiotélévision nationale sur pied, surtout après le règne qu’elle jugeait «catastrophique» de Dan Callikan. Quatre DG plus tard, le gouvernement peine encore à relever le défi.

30 décembre 2014 : Pritam Purmessur est choisi pour succéder à Dan Callikan. Huit mois après avoir été nommé, il est limogé en août 2015, sans aucune raison.


 

Août 2015 : Jugdish Dev Phokeer assure la suppléance au poste de DG, en attendant de trouver le successeur de Pritam Purmessur.


 

27 mai 2016 : Même si le nom de Jean Claude de l’Estrac est cité avec insistance, c’est finalement Amoordalingum Pather, un ancien de la maison, qui est nommé à la tête de la MBC.


 

19 mai 2017 : la nomination de Mekraj Baldowa, jusqu’ici président du conseil d’administration de la MBC, est rendue officielle par le Conseil des ministres.

2 septembre 2017 : Mekraj Baldowa est suspendu. La décision est prise lors d’une rencontre urgente du conseil d’administration.

7 septembre 2017 : Mekraj Baldowa réintégré à son poste par le Conseil d’administration.