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Me Assad Peeroo: «Kaviraj Bokhoree laisse planer le doute sur ses intentions…»

8 septembre 2017, 17:30

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Me Assad Peeroo: «Kaviraj Bokhoree laisse planer le doute sur ses intentions…»

Que s’est-il passé avec le panel d’avocats dans l’affaire Barkly et pourquoi vous êtes-vous retiré ?

Pour pouvoir répondre à ces questions, je dois d’abord faire l’historique de la façon dont je suis entré dans cette affaire. J’ai parlé au député Guito Lepoigneur à propos d’une injonction qu’on devrait déposer contre l’État par le biais de l’avoué Kaviraj Bokhoree.

Vendredi dernier (NdlR, 1er septembre), les habitants de Résidence Barkly m’ont contacté ainsi que Guito Lepoigneur et Kaviraj Bokhoree. C’est là que tout commence. Avec Kaviraj Bokhoree, nous avons fait une demande d’injonction pour empêcher les travaux d’avoir lieu.

La Cour suprême n’a pas accordé d’injonction intérimaire mais a ordonné aux autorités de venir s’expliquer, le lundi (NdlR, 4 septembre). Malgré tout, les travaux de démolition ont continué. Guito Lepoigneur et moi avions négocié de nouveau avec les autorités pour chercher cette fois-ci une injonction de la Cour suprême pour stopper les travaux jusqu’à lundi.

Toujours accompagné de Kaviraj Bokhoree, je suis allé en Cour suprême pour évoquer la situation réelle à Barkly. Nous avons parlé à l’avocat Nawaz Dhookee pour qu’il rédige un autre affidavit avec des éléments nouveaux pour demander, cette fois-ci, l’arrêt immédiat de la destruction des maisons en question.

J’ai laissé le soin à Kaviraj Bokhoree d’aller se présenter devant la juge en Chambre. De retour à Barkly, j’ai conseillé à Kaviraj Bokhoree, l’avocat Nawaz Dhookee et à tous les habitants d’aller porter plainte au poste de police de Barkly. Le lendemain, à 8 heures, j’ai rencontré les habitants et on a travaillé sur le dossier jusqu’à midi.

Kaviraj Bokhoree et moi nous avons décidé de retenir les services d’un Senior Counsel car on savait que ce cas n’était pas gagné d’avance, il s’agit d’un procès contre l’État. Je suis allé convaincre Me Razack Peeroo, SC, GOSK, afin de nous épauler dans ce juste combat.

Entre-temps, Kaviraj Bokhoree, sans avoir l’autorisation de Me Razack Peeroo, en avait déjà informé la presse. Après mon intervention, mon père a accepté. Le panel d’avocats, sous la férule de Me Razack Peeroo, est parti en cour et on a remporté une deuxième bataille. La cour a maintenu l’injonction intérimaire jusqu’à mardi, 13 h 30.

On a travaillé sur le dossier toute la nuit jusqu’à trois heures du matin. Nos services avaient été mis à la disposition des Applicants purement sur le plan humanitaire. Il n’a pas été question d’argent et non plus de pourcentage sur le dédommagement ou de compensation payée aux plaignants. Que ce soit bien clair !

«Il n’a pas été question d’argent et non plus de pourcentage sur le dédommagement ou de compensation payée aux plaignants.»

Mais Kaviraj Bokhoree nous a informés sans la moindre explication qu’il allait lui-même personnellement continuer avec cette affaire. Cela veut dire que nous n’avons pas eu d’instructions pour continuer. Nous étions surpris de ce manque d’éthique d’un avoué à l’encontre d’un Senior Counsel, en la personne de Me Razack Peeroo. Cela nous a tous choqués. Voilà pourquoi nous nous sommes retirés de l’affaire.

Rappelons-nous que dans les affaires au civil, c’est l’avoué qui donne des instructions à l’avocat.

On sent une tractation politique dans cette affaire. Est-elle liée au n°18 ? Comme tout le monde le sait, Kaviraj Bokhoree a annoncé sa candidature à l’élection partielle au n°18. Il laisse planer le doute sur ses intentions lorsqu’il clame haut et fort qu’il n’associe pas la politique au malheur des gens. La façon dont il a agi dans cette affaire remet en question ses objectifs réels, surtout quand il dit combattre l’injustice et l’abus de pouvoir.

S’il a pu subtilement éliminer un panel d’avocats sans avoir le courage de s’expliquer vis-à-vis de ses collègues, cela en dit long.

Qu’en est-il de vos commentaires sur Facebook contre un avocat du Parti travailliste ?

Mes échanges sur Facebook contre un politicien qui fait partie d’un groupuscule au sein du Parti travailliste sont bien réels. Les vidéos parlent d’elles-mêmes. Des politiques essaient comme d’habitude de se donner de l’importance en capitalisant sur le malheur des gens.

Je n’ai pas peur de dire haut et fort ce que j’en pense. La paix sociale et l’harmonie entre Mauriciens dans des situations délicates où l’État fait preuve de manque de tact doivent être gérées avec souplesse et humanité. La personne dont on parle n’aurait pas dû faire du communalisme sur les incidents de La Butte.

Inciter des gens, insulter de simples policiers qui font leur travail ne fait pas honneur à qui que ce soit. Nous vivons dans une société démocratique. Il faut éviter de provoquer les susceptibilités. Malheureusement, je dois dire que souvent, les autorités manquent de maturité.

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