Cette histoire avait défrayé la chronique. Celle d’Elsa*, alors âgé de dix ans, qui avait poignardé l’ami de son père, à Forest-Side. Elle avait expliqué qu’il la harcelait sexuellement. Si sa famille a pris un nouveau départ depuis, l’adolescente n’est pas au bout de ses peines. Du haut de ses 14 ans, elle a subi une délicate intervention chirurgicale, le mois dernier, qui lui a valu une hospitalisation de plusieurs jours.

La famille de l’adolescente a quitté sa maison à Forest-Side pour tenter d’oublier ce fatidique mercredi 11 décembre 2013. Elle habite aujourd’hui dans une autre région de Curepipe. Mais Elsa aurait gardé les séquelles de ce jour-là.

Bien qu’elle ait été suivie par un psychologue, l’adolescente ne veut plus se rendre au collège à cause des moqueries de la part d’autres collégiens, dit sa mère, âgée de 39 ans. «Li dir garson tro sikann li lor simé.» Ses tentatives pour convaincre sa fille de poursuivre ses études n’ont rien donné. «Ses enseignants m’ont aussi dit qu’elle s’était renfermée dans un coin et avait des difficultés à se concentrer», raconte la trentenaire. Dans leur nouvelle demeure en location, la famille d’Elsa, nombreuse, arrive difficilement à joindre les deux bouts. Le père de l’adolescente, âgé de 38 ans, ne peut travailler car il aurait des problèmes de santé. «Je dois plusieurs mois de loyer au propriétaire», confie-t-il. De souligner que jusqu’ici, lorsqu’il ne pouvait payer le loyer, le propriétaire faisait preuve de compréhension. Or aujourd’hui, ce dernier aura besoin de sa maison.

De plus, la maison qu’il loue étant dépourvue d’eau, les membres de sa famille doivent remplir des seaux d’eau chez des voisins. Parfois, les enfants n’auraient presque rien à manger pour se rendre à l’école. Malgré les difficultés, le trentenaire ne souhaite qu’une chose, avoir un coin pour les siens.

Le couple a aussi un fils de 22 ans, qui souffre d’un handicap, et trois enfants âgés de cinq, huit et 12 ans.

Aucune poursuite contre l’adolescente

Une enquête judiciaire avait été initiée suivant ce crime à Forest-Side. Le Directeur des poursuites publiques voulait déterminer si Elsa avait assez de discernement pour mesurer la gravité de son geste. En s’appuyant sur les rapports des psychologues qui ont suivi la fillette à l’époque, la magistrate responsable de l’enquête avait conclu que tel n’était pas le cas. Il a également été trouvé que la jeune Curepipienne ne «possédait pas les attributs mentaux nécessaires pour commettre cette infraction».