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Cascade GRSE: la chute de l’esclave Diamamouve

13 septembre 2017, 01:00

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Cascade GRSE: la chute de l’esclave Diamamouve

Objet de toutes les convoitises, la cascade de Grande-Rivière-Sud-Est suscite aussi la curiosité. Si certains connaissent son nom : Diamamouve, très peu en devinent l’origine et l’histoire derrière.

La cascade Diamamouve est étroitement liée à l’histoire du marronnage. En effet, les historiens racontent qu’elle tient son nom d’un esclave marron, Diamamouve. Voulant vivre en liberté, ce dernier s’était enfui et avait trouvé refuge dans les grottes aux alentours de cette cascade de Grande-Rivière-Sud-Est.

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À la vue des parois rocheuses, du rideau d’eau de la cascade et de la riche végétation, nous n’avons aucun mal à imaginer qu’un évadé ait pu y vivre caché, à une époque où la nature y était encore intouchée. Cependant, traqué, il a préféré se jeter dans les chutes d’eau que de perdre à nouveau sa liberté. Mais il a été englouti par les flots.

Une autre version de l’histoire dit que Diamamouve est un esclave tué par son maître afin que son âme veille sur un trésor. La fin tragique de Diamamouve a donné naissance à la légende selon laquelle son âme hanterait encore les rives.

Chez l’habitant du coin, il y a cette méfiance presque innée de la cascade. Pas question d’y rester jusqu’à tard. «Éna enn zafer ki risé laba», nous confie Rattan Maunick, pêcheur du coin. Avant de raconter, comme pour confirmer ses dires, l’histoire de cet ami, Sagar, dont le corps a été repêché au mois de juin.

«Dir pa koné kouma linn al laba ek linn noyé. Bé sa plas-la li koumsa-mem li. Éna enn latmosfer mistérié ek enn lespri ki riss dimounn. Ou kapav inn alé a plisir kamarad ek tou korek mé dan aswar zafer la riss ou amenn ou nazé ek ou noyé», relate-t-il. L’homme de 53 ans a toujours vécu à Grande-Rivière-Sud-Est. Le nombre de vies, réclamées par la cascade, ne se compte plus selon lui. «Preské tou lé lané li bizin pran enn lavi», soutient Rattan Maunick.

C’est lui qui nous guide vers Diamamouve. Après une descente parmi les escarpements rocheux, on arrive en haut des chutes, point des habitués où on admire la beauté des lieux. L’eau transitant par les cascades suit son chemin jusqu’au lagon. Le silence est interrompu par les oiseaux qui voltigent au-dessus de nos têtes. Une beauté tellement captivante qu’on prêterait presque foi à la légende qui dit que les lieux ont une emprise sur les visiteurs.