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Sitti : pas besoin de diplôme pour accomplir de belles choses

14 septembre 2017, 23:25

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Sitti : pas besoin de diplôme pour accomplir de belles choses

Ses photos, comme celle de Frédérick (ci-contre), prise à La Ferme, en 2010, font le buzz sur Facebook. Mais, Sittirein Kaliapermal, Sitti ou Babe pour les intimes, a, en fait, plusieurs tours dans son chapeau. Cet habitant de La Source, Quatre-Bornes, est graphic designer, photographe, travailleur social, sportif etc. Son but : rendre la vie des autres un peu meilleure.

Le jeune homme de 31 ans se sent concerné par les divers fléaux qui touchent de plus en plus les jeunes et le pays. D’où son acharnement à tout mettre en œuvre pour faire bouger les choses. Le quartier de La Source, il le connaît sur le bout des doigts car il y vit depuis son enfance.

Après avoir décroché son Higher School Certificate, il a immédiatement pris de l’emploi afin de pouvoir aider sa famille et être indépendant. «J’entends constamment dire qu’il faut à tout prix des diplômes pour faire ceci ou cela, mais c’est faux. Je viens moi-même d’une famille modeste mais cela ne m’a pas empêché de faire des choses bien. Parce qu’un jeune n’a pas les moyens de faire des études et qu’il ne possède pas un diplôme ne veut en aucun cas dire qu’il est incompétent ou bon à rien», lâche-t-il d’emblée. C’est parce que son employeur a préféré accorder de la valeur à son travail plutôt qu’à un diplôme qu’il a pu faire ses preuves et démontrer ce dont il était capable en tant que professionnel. Il ne les aura pas déçus…

Le social dans la peau

C’est en 2010 que le déclic se produit. Sitti vient de s’acheter un appareil photo et sort pour promener ses chiens lorsqu’il aperçoit Frederick. Intimidé, le garçonnet s’enfuit, se cache derrière une feuille de tôle rouillée. C’est à ce moment que Sitti immortalise la scène. Il n’avait pas réalisé l’impact qu’aurait cette image sur les gens. «Je suis rentré de ma virée et j’ai posté les photos que j’avais prises sur Facebook. Elles ont provoqué un réel engouement», confie le jeune homme. Certains lui ont même proposé de lui acheter les photos, mais l’argent, ce n’est pas ce après quoi il court…

Le petit Frédérick.

Certains diront sans doute que ça fait cliché, mais ce qu’il veut vraiment, c’est aider les autres. Alors, avec l’aide de ses proches, il organise des activités dans le but de sensibiliser, d’écouter et de permettre aux jeunes de s’exprimer. Et le social, il l’a dans le sang. Ses grands-parents ont en effet créé, il y a à peu près 10 ans, l’association Vellu Murugen, qui aide ceux qui sont dans le besoin.

«Cent personnes verront ce que tu fais mais ils ne comprendront pas forcément le message. Par contre, quand tu captures une image et qu’elle est parlante, qu’elle touche l’âme et qu’elle émeut, même sans les mots, ils comprennent, ils veulent agir. Les gens ont besoin de voir la pauvreté pour réaliser ce qui ne va pas et pour avoir envie de se bouger», souligne Sitti. Et sinon, la politique l’intéresse-t-il ? «Pourquoi pas, surtout au niveau municipal…»

Ah ? «C’est le meilleur moyen de faire des choses pour sa ville, sa localité.»