Le silence de Paul Bérenger au sujet du Yerrigadoogate suscite des interrogations. Mais le secrétaire général du MMM n’en démord pas, le parti fait cavalier seul.

La partielle est fixée au 17 décembre. Doit-on s’atendre à un changement de stratégie ?

Dès demain (NdlR, samedi), le comité de campagne se réunira pour peaufiner notre stratégie. Déjà, nous allons quadriller le terrain et être encore plus présents dans la circonscription. Il faudra que la machinerie

roule à 100 % même si la marmite politique ne sera en ébullition qu’à partir du Nomination Day. Nous ne savons pas s’il y aura de grands meetings ou de petites réunions.

Allez-vous demander de l’aide aux autres membres du parti ?

Nous travaillons actuellement avec les militants de la circonscription et le comité régional. Les membres du comité central devront également être sur le terrain.

Quid de Rajesh Bhagwan ?

Il est sollicité de toute part pour donner un coup de main. Quand nous avons mis sur pied le comité de campagne, camarade Rajesh a dû partir à l’étranger pendant un mois pour des raisons personnelles. À son retour, il s’est rendu sur le terrain pour nous apporter son expérience.

On a cru comprendre que le Mouvement socialiste militant (MSM) n’aura pas de candidat afin de soutenir celle du MMM…

Cela ne m’intéresse pas de savoir ce que fera le MSM. Nous n’arrêtons pas de le dire : il n’y aura pas d’alliance ou de rapprochement avec le MSM après ce que le parti est devenu, surtout après ce que l’on a vu ces derniers temps. Le MMM se prépare à aller seul aux élections générales. Il n’y aura pas d’alliance et ce que fera le MSM, c’est son affaire. Pendant la campagne, nous nous adresserons à l’électorat déçu du MSM et celui du Parti travailliste. Nous ciblerons tout le monde pour que notre candidate remporte cette élection.

Pour quelle raison Paul Bérenger ne réagit pas au scandale Yerrigadoo ?

Ce n’est pas vrai de dire qu’il ne réagit pas. Quand il parle, les membres de la presse disent qu’il parle trop. Quand il est discret, vous dites qu’il ne parle pas. J’ai pris position dans la presse concernant le scandale Yerrigadoo, tout comme le leader-adjoint du MMM, Reza Uteem. Mais dans sa conférence de presse samedi (NdlR, aujourd’hui), Paul Bérenger pou vinn tapé é li pou tap bien for. Par ailleurs, après que Showkutally Soodhun a mal parlé à une femme, nous avons laissé le soin à la présidente de l’aile féminine du parti, Sundee Beedassy, de condamner cet acte.

N’empêche que Navin Ramgoolam et Xavier-Luc Duval ont fait une déclaration à la presse…

Ramgoolam pé rod rol. Ninport ki zafer bouzé, li soté. Notre leader n’est pas quelqu’un qui cherche à attirer l’attention. Il a des principes. Il est crédible et sérieux. Il prépare ses dossiers. Il fait beaucoup de recherches. Quand il parlera, il frappera là où c’est nécessaire. Entre-temps, les dirigeants s’adressent à la presse.

Osera-t-il égratigner Pravind Jugnauth ?

Évidemment. Chaque semaine, il égratigne Pravind Jugnauth. Il n’y a pas de mots plus durs que ceux utilisés par Paul Bérenger à l’égard de Pravind Jugnauth et du gouvernement.

Vous venez de critiquer Navin Ramgoolam. Lui, il dit que Paul Bérenger fait de la politique dans son salon…

Navin Ramgoolam n’est pas une référence pour nous. Dans beaucoup de cas, c’est dans son intérêt ki li ferm so labous. Il doit se regarder dans une glace. Il parle de rupture et de capitalisme. Il a tenu le même discours en 2005. Après, il a fait le contraire. Le moins il parle, le mieux c’est pour le pays. Nou pa pran an konsidérasion sé ki Ramgoolam dir.

Navin Ramgoolam sera probablement votre adversaire au no 10…

Pil li fel, fas li fel. Pour quelle raison s’enfuit-il de la circonscription no5 ? Son père y a été élu et est devenu Premier ministre, avant lui. Posez-vous la question pour quelle raison li pé sové. Il ne faut pas qu’il prenne l’électorat du no10 pour des imbéciles. Nous ne manquerons pas de rappeler aux électeurs qui est Navin Ramgoolam. Nous leur rappellerons que ce gouvernement fait aussi mal ou pire que le leader du Parti travailliste. Je crois qu’il y a une compétition entre ce dernier et Pravind Jugnauth pour savoir lequel des deux peut faire plus de mal au pays.

Selon vous, qui fait le plus de mal au pays ?

Les deux leaders ont endetté le pays. Ils ont mis le pays à genoux. Zot inn kas résor popilasion. Le plus tôt Pravind Jugnauth ne sera plus à la tête de ce pays et le plus tôt Navin Ramgoolam s’éclipsera de la scène politique, le mieux ce sera.

Quelle est votre analyse de ce gouvernement ?

Ce sont des médiocres, bann komik. C’est un gouvernement avec un Premier ministre qui n’est pas légitime. Quand un capitaine n’a pas eu sa licence ni un mandat populaire, c’est évident que le bateau prend l’eau. Pravind Jugnauth n’a pas d’autorité sur son Cabinet. Li pé tap lestoma pou vinn prézant bilan. Ki bilan pou prézanté ? Trwa-z-an inn pasé. Le plus tôt il partira, le mieux ce sera pour le pays.