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Munawwar Telhawood: le marchand de pudding maïs «bien super»

16 septembre 2017, 13:13

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Munawwar Telhawood: le marchand de pudding maïs «bien super»

«Allô, allô, rant dan sold, rant dan sold mo dir!» Bon, ben quand c’est dit comme ça... Oui, mais voilà. Il ne s’agit pas de vêtements, au grand dam de ces dames. Ce sont, en fait, les yeux qui se régalent, devant le stand tenu par la famille Telhawood, au marché de Vacoas. Les papilles sont allées à la rencontre de leur «puddin may».

Armé de son téléphone, de son sourire et de son T-shirt moulant, Munawwar appâte les clients. À ses côtés, son petit frère, Mustaquim, 16 ans. «Papa inpé malad zordi samem nounn vinn ramplas li.» Dans la vitrine, au milieu de ce souk bien rangé, du pudding de maïs jaune Titi, qui fait saliver les gros minets. «Papa éna sa bizness la dépi 30 an. Nou vann idli, oundé, poutou, baget fromaz, pudding may blan pou bann diabetik, gato manioc. Nou livré bann lotel, lekol, tousala. Dan mardi ek vendredi nou vinn isi», précise Munawwar. Les lundis et les jeudis sont consacrés à la préparation de ces douceurs d’antan qui sont toujours d’actualité.

Autour, les clients s’agglutinent, comme des politiciens attirés par des scandales. On aperçoit des têtes grisonnantes surtout, mais également une petite fille, haute comme trois puddings. Et qui mène sa maman à la baguette fromage. «Ena dimounn tou laz ki vinn asté, mé sé sirtou bann gran paran ki pran pou zot zanfan ek ti zanfan

Le business est-il aussi florissant qu’un champ de maïs dans un film d’horreur style The Shining ? «Nous arrivons à nous en sortir. Toute la famille met la main à la pâte. Si on devait payer des gens, l’affaire ne serait pas rentable

Disposés sur des glacières, des gobelets d’alouda, de jus frais. Qui rafraîchissent le gosier de ceux qui auraient avalé de travers en voulant manger trop vite, par exemple. «Jus Rs 10, alouda Rs 15. Pudding nou vann trwa pou Rs 10. Bien super sa pudding-la

Encore plus super, l’ambiance qui règne en ce lieu. À côté, un marchand de sevret sek sort une sorte de bouchon, outil de fortune qui sert à calibrer les «portions» qu’il envoie dans un sac en plastique version mini. En face, le marchand d’ananas, qui coupe, tranche, découpe, cisèle d’une main experte.

Et la recette d’expert du pudding de maïs, c’est quoi ? «Met dilo bwi, met élaïti, badam, dilé, disik, met maïs-la, met dan plato, less li sek…» Le tout, saupoudré d’un savoir-faire transmis par son papa et sa maman, son «chacha».

Le menu pour l’avenir ? Continuer à faire recette, grâce à un ingrédient phare : la tradition.