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Stéphanie Mootoosamy: la solidarité éclaire sa vie
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Stéphanie Mootoosamy: la solidarité éclaire sa vie
Ses démarches auprès de la National Housing Development Company sont restées vaines. Dépourvue d’eau et d’électricité, Stéphanie Mootoosamy a néanmoins pu compter sur la solidarité d’une habitante de Grand-Baie. Celle-ci lui a donné une ampoule qui fonctionne à l’énergie solaire pour qu’elle puisse éclairer chez elle. Sur Facebook, d’autres personnes se sont mobilisées pour l’aider.
Cela fait presque vingt ans qu’elle vit dans des conditions déplorables. Sa maison, c’est une bicoque en tôle constituée de trois pièces. Dé- pourvue d’eau et d’électricité. «Nou ti pé alim labouzi aswar.» Qui peine à tenir par mauvais temps. Vêtements et nourriture y passent. Pourtant, Stéphanie Marie Mootoosamy, 38 ans, ne les compte plus, les fois où elle est allée frapper à la porte du ministère du Logement et des terres. Récemment, sa demande a été rejetée pour la énième fois...
Cette habitante de la rue Sterling Silver, à Cité Débarcadère, Pointe-aux-Sables, vit avec son fils, sa belle-fille Vanessa et leurs deux enfants, âgés de trois mois et de quatre ans. Son époux, cela fait longtemps qu’il est «parti», nous précise Stéphanie, les traits tirés par l’inquiétude.
Mais récemment, la trentenaire a vu une petite lueur dans le noir. Grâce notamment à une mobilisation sur Facebook. En effet, afin de lui venir en aide, une personne soucieuse du sort de cette famille a publié une annonce sur le réseau social, appelant à la solidarité des Mauriciens. Une bonne Samaritaine, prénommée Jennifer, a répondu à cet appel.
«Enn dimounn inn pret mwa enn glob ki servi lalimier soley», confie Stéphanie Marie Mootoosamy. D’expliquer que «glob-la ris lénerzi soley é lerla aswar li ékler mo lakaz». En effet, il s’agit d’une ampoule qui fonctionne grâce à un petit panneau solaire.
Et la main tendue de la dénommée Jennifer, une habitante de Grand-Baie, ne s’arrête pas là. Celle qui l’a retrouvée à travers Facebook est venue la rencontrer à deux reprises avec des provisions. Selon Stéphanie, la dame les aide énormément.
Jennifer n’est d’ailleurs pas la seule à s’être manifestée. Un bon nombre de personnes sont à la recherche de Stéphanie pour la soutenir. Ce qu’espère cette dernière, c’est une aide, aussi minime soit-elle, pour pouvoir acheter des provisions et nourrir sa famille. Elle dit garder l’espoir que d’autres personnes se joindront à cet élan de solidarité.
Si elle se retrouve à demander une assistance, révèle la trentenaire, c’est parce qu’elle ne travaille plus. Auparavant, elle était employée en tant que femme de ménage. Elle faisait le repassage, lavait des vêtements et nettoyait. Cependant, elle a dû tout cesser à cause de sa maladie : elle a souffert d’une infection cérébrale. Elle s’est fait opérer à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, à Port-Louis. Pour soutenir ses dires, elle nous brandit tous ses certificats médicaux. Et à en croire son frère Berty Mootoosamy, 40 ans, depuis son opération, elle tombe souvent malade.
À la suite de cette opération, Stéphanie confie avoir fait des démarches pour pouvoir toucher une pension. Sa demande a été rejetée. Lorsqu’elle demande les raisons de ce refus, elle ne reçoit aucune explication.
D’ailleurs, dit-elle de guerre lasse, ce n’est pas la première fois qu’elle essuie un refus sans qu’on lui en donne les raisons. Des démarches, Stéphanie en a fait, en 2014, en 2015 en vue d’obtenir une maison auprès de la National Housing Development Company… En vain. «Bann otorité pa pé pran nou kont. Tou nou bann papié finn rézété. Kan nou démann zot kifer, zot pa ré- ponn», indique Stéphanie. Elle souligne qu’elle est en possession de tous les papiers pour les procédures.
Berty Mootoosamy rejoint les propos de sa sœur. Habitant juste à côté et vivant dans les mêmes conditions qu’elle, il dit être dépourvu d’électricité et d’eau courante. Le gouvernement ne les aide pas, malgré leurs nombreuses tentatives, nous lance-t-il. «Nou’nn fer tou démars mé nou ankor pé atann mem.»
Et, désormais, une nouvelle angoisse tenaille Stéphanie. Elle dit avoir appris que le ministère du Logement et des terres aurait émis un ordre indiquant qu’elle sera expulsée bientôt. Mais, n’ayant nulle part où aller, Stéphanie ne sait plus à quel saint se vouer. «Si kas mo lakaz, mo pa pou éna okenn plas pou alé», pleure-t-elle.
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