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Shift System: les médecins sommés de s’expliquer sur les longues files d’attente

18 septembre 2017, 21:00

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Shift System: les médecins sommés de s’expliquer sur les longues files d’attente

Ils seraient sous pression. Depuis peu, les médecins généralistes en poste dans les hôpitaux publics ont été sommés de s’expliquer lorsqu’il y a de longues files d’attente devant les consultations. Que ce soit aux urgences ou dans les autres départements. Alors qu’ils ne recevaient auparavant que des reproches verbaux, le ministère de la Santé a, à présent, opté pour l’écrit.

«Nous notons avec inquiétude qu’il y avait une cinquantaine de patients qui attendaient dans l’Unsorted Department. (…) Vous êtes sommés de vous expliquer sur cela.» C’est ce que l’on peut lire dans une lettre envoyée à une dizaine de médecins par le directeur d’un hôpital, la semaine dernière.

«Surveillés»

Dans les milieux de la santé, l’on avance que l’on s’attend que les patients reçoivent un meilleur service avec le Shift System. Un médecin d’un hôpital soutient que ses collègues et lui sont «surveillés». «On nous met la pression dès qu’il commence à y avoir une foule. Ce n’est pas correct, nous avons l’impression d’être sanctionnés».

Qu’est-ce qui explique ces files d’attente ? Les médecins tardent-ils réellement pour ausculter les patients dans les hôpitaux publics ? Nous avons posé la question au Dr Rajnish Nabab, vice-secrétaire de la Medical and Health Officers’ Association, en poste à l’hôpital de Flacq.

Selon lui, le temps que consacre en moyenne un médecin à un patient à l’étranger, notamment en Europe, se situe entre 10 et 12 minutes. «C’est uniquement au Canada que chaque patient bénéficie de 17 à 20 minutes. Mais à Maurice, nous sommes loin de ces références. Le temps consacré à un patient à l’hôpital ici oscille entre trois et quatre minutes», souligne-t-il.

Temps consacré au patient

Le Dr Rajnish Nabab fait ressortir que notre service de santé ne s’améliorera pas si cet intervalle est réduit davantage. Car réduire le temps d’attente d’un patient signifie que le temps qui leur est consacré est aussi revu à la baisse.

«Après des séances de travail avec des hauts fonctionnaires, nous avons proposé un nouveau système. La proposition a été faite au ministère, nous attendons une réponse», affirme-t- il. L’association propose, au contraire, d’étendre la durée de consultation de chaque patient à 7 minutes.

Le but : améliorer la qualité du service et offrir un meilleur traitement aux patients. «Mais pour y parvenir, il faudrait que nous ayons les équipements nécessaires. Il n’y a qu’une table et une chaise dans les salles de consultation.»

Étendre la durée de chaque consultation ne voudrait- il pas dire que les patients devront encore plus patienter ? «Pas forcément, car nous proposons aussi un plan qui mettrait en poste plus de médecins. Il n’y aurait pas de foules. Ce serait mieux d’appliquer ce système au lieu de persécuter les médecins.»