Le producteur allemand Andreas Habermeyer, patron d’Identical Pictures, qui a agi comme coproducteur sur le film Serenity et qui a assuré toute la logistique au niveau local – ce qui n’est pas une mince affaire – est un homme heureux. Tout a concouru pour faire du tournage une réussite. Et sa société de productions a reçu deux appels, le premier d’un des producteurs de Star Wars et l’autre de la productrice de James Bond. 

Alors heureux ?
Oui. Everything went exactly as planned. Ma plus grande crainte concernait le temps. Nous savons comment l’hiver peut être exécrable parfois à Maurice. Or, nous avons eu du soleil lorsque le script le demandait et la pluie quand il fallait qu’il pleuve pour les besoins du tournage. Nous avons eu beaucoup de chance. C’était exceptionnel. 

Je ne crois pas que nous aurons ça encore. Cet hiver a été phénoménal et je crois que c’est la meilleure publicité que le temps ait pu nous faire. Les acteurs sont repartis contents car en Europe l’été était horrible, les producteurs aussi car nous avons été on time and in budget. There has been no big issues. 

D’ailleurs, j’ai déjà reçu un appel, suivi d’une Conference call avec Rick McCallum, le producteur de The Young Indiana Jones Chronicles et de Star Wars. He wants to bring a project over here alors que Guy Shapiro, le producteur américain, a reçu un appel de Barbara Broccoli, la productrice des films de James Bond.

«Le tournage de Serenity s’est passé comme on l’avait planifié.» 

Est-ce en raison du Film Rebate Scheme ?
D’autres pays ont le même Film Rebate mais there are countries where you do not want to be. Un cameraman sous-marin anglais qui a travaillé sur Serenity a prédit a big future pour l’industrie du cinéma à Maurice. Car en sus du Rebate, vous avez une belle île, un peuple très accueillant, l’alimentation est de très bonne qualité. Ce n’est pas comme au Mexique où une équipe de tournage a déjà fait un empoisonnement alimentaire assez grave. 

Maurice n’a pas de security issues. Toutes les célébrités ont débarqué avec des gardes du corps. Après trois jours, ces derniers n’avaient plus de travail car les vedettes avaient réalisé que Maurice est un friendly country with no security issues. 

Quel a été pour vous le plus grand défi ?
Honnêtement, cela a été de me lever tôt le matin et de rentrer très tard sans pouvoir voir ma fille Angelina Capri et ma compagne Martine. 

«J’espère que la seconde première mondiale de Serenity soit à Maurice et que le film soit projeté au Mauritian Film Festival.»

Que va devenir le film Serenity maintenant que le tournage est bouclé ?
D’ici quatre semaines, les 98 scènes déjà réalisées passeront l’épreuve du test. Dans plusieurs villes aux Etats-Unis et à Londres, il sera projeté devant des audiences critiques de 100 à 500 personnes et elles auront un questionnaire à remplir dans lequel elles pourront dire s’il manque tel ou tel aspect comme de la romance ou du drame. Et si les tendances sont les mêmes et que ce public trouve qu’il faut approfondir une scène, il se pourrait que les acteurs soient appelés à retourner à Maurice pour shooter les séquences estimées manquantes pour que le film soit parfait. 

Une fois que cette sorte d’imprimatur est obtenue, le film va à la post-production où l’on effectue les coupes et on y ajoute les effets spéciaux. Et dès qu’il est prêt, on le présente en première mondiale.

«Le moment est venu pour moi de mettre sur pied une académie des métiers du cinéma à Maurice.»

Où et quand aura lieu la première mondiale ?
Il est probable que cette première mondiale aura lieu en octobre 2018 à New York ou Los Angeles. Mais j’espère que la seconde première mondiale soit à Maurice peu de temps après et que le film soit projeté au Mauritian Film Festival. Et si tout se passe bien, nous aurions voulu que les acteurs soient présents. 

Vous allez chômer maintenant ?
Ne croyez pas cela. À partir du 26 septembre jusqu’à janvier, un producteur de série télévisée sud-africaine a réservé mon équipe de tournage. Tant et si bien que si j’ai d’autres demandes, je suis bloqué et je ne peux rien faire. 

J’y ai réfléchi et je crois que le moment est venu pour moi de mettre sur pied une académie des métiers du cinéma et faire venir des professionnels de tous les métiers du cinéma pendant une semaine à dix jours pour qu’ils animent des formations sur leur spécialité respective, que ce soit premier assistant, caméraman, responsable de repérages, technicien de sons, de lumière, art designer etc. Je dispose d’un nouveau bureau dans le nord et trois caméras que je peux mettre dans une des pièces et y accommoder un maximum de 25 personnes qui seraient intéressées à suivre ces formations. 

Je travaille actuellement avec le Board of Investment pour obtenir toutes les autorisations nécessaires. J’espère pouvoir démarrer cette académie du film l’an prochain.