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Allons nous promener dans... Beau-Bois
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Allons nous promener dans... Beau-Bois
Ceux qui n’y ont pas vécu ou qui ne connaissent pas le coin ne sauraient deviner son existence. Perdu au milieu des champs de canne entre Saint-Aubin, Tyack, Rivière-des-Anguilles et, plus haut, Bois-Chéri, se trouve Beau-Bois. Portant fort bien son nom, cet ancien camp sucrier donne sur des forêts et des bois riches en histoires et en souvenirs.
«C’est dommage que nous ayons dû quitter ce lieu», soupire Francis Lacarcasse, habitant de Saint-Aubin. Âgé de 68 ans, cet homme est né et a passé toute son enfance à Beau-Bois.
Au-delà des étendues de l’établissement sucrier de Saint-Aubin, Beau-Bois s’étire vers Bois-Chéri. «Je me souviens que dans les années 1960, il y avait jusqu’à 500 maisons ici», dit-il de mémoire, puisqu’il y a pris naissance le 2 octobre 1949. À 12 ans, toutefois, il a quitté les lieux pour aller vivre dans un autre camp.
Assis sur un banc en pierres et en béton, à l’ombre de l’arbre qui trône au milieu de ce qui était jadis le coeur de l’endroit, les bureaux, il replonge dans le passé. «Ma maison n’était pas loin d’ici et il y avait la boutique un peu plus bas», raconte le sexagénaire.
Ses meilleurs souvenirs remontent aux matches entre copains sur le terrain de football improvisé entre «later koupé». Ils dévalaient les pentes et couraient à travers les forêts de bambous. Sans compter les formidables terrains de jeu que formaient les ruisseaux qui rejoignaient la rivière des Anguilles.
À l’époque où les voitures et autres véhicules motorisés étaient rares, Beau-Bois était un point névralgique. «Les routes aussi n’étaient pas ce qu’elles sont de nos jours et pour aller à Bois-Chéri ou Grand-Bassin, on passait par Beau-Bois car on avait un accès facile, c’était quasiment un raccourci», explique Francis.
Lui qui habitait non loin du baitka (NdlR, club de village hindou) se souvient des veillées et de l’accueil réservé aux pèlerins qui se dirigeaient vers le lac sacré en passant par Beau-Bois. «On se mobilisait pour faire des rotis, ti puri, gâteaux et du thé. Ils avaient même un ti bang (NdlR, lait au cannabis) lorsqu’ils s’y arrêtaient.»
Délaissant un instant le passé, le vieil homme nous guide sur les sentiers aujourd’hui, peu fréquentés, reliant Rivière-des-Anguilles et Tyack à Beau-Bois. Là, un pont, jadis en bois, enjambe la rivière des Anguilles. «C’est par là que les enfants de Beau-Bois passaient pour aller à l’école à Rivière-des-Anguilles ou Britannia. Et le trajet se faisait à pied», confie Francis.
Bien que le bois ait été remplacé par les rails, ces derniers ont aussi connu les affres du temps. Tout rouillé, ce pont grince sous les pas.
Dans ce coin paisible, on y trouve également une grotte où les gens viennent encore prier. Même si ce n’est que le début du parcours vers Beau-Bois, il donne un avant-goût des lieux plus en amont. D’ailleurs, la tranquillité qui y règne fait que les gens du coin aiment venir y pique-niquer.
Une publication du quotidien BonZour !
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