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Catastrophes naturelles: super cyclone, nos récifs à risque
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Catastrophes naturelles: super cyclone, nos récifs à risque
Maurice n’est pas l’abri d’un cyclone plus puissant que la moyenne. Les impacts sur la partie terrestre pourraient être importants, notamment sur le littoral à la merci de la force des vagues avant tout. La pluie et le vent, couplés au développement sauvage pourraient résulter en des dégâts importants à l’intérieur des terres. Cependant, Maurice, Rodrigues et les autres îles sont largement dépendantes de l’océan Indien. Toutes les îles de la République confondues permettent au pays de posséder plus de deux millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive (ZEE) et ce sont environ 150 km de récifs coralliens, formant des lagons qui entourent Maurice et où plus de 150 espèces de polypes vivent. Ces zones ont non seulement un attrait économique notable pour l’exploitation de la ZEE et des lagons pour la pêche mais aussi un attrait touristique.
«Quand les touristes viennent faire de la plongée avant la saison cyclonique ils repartent très contents, les coraux et les poissons sont là et il n’y a pas de problème», explique Hughes Vitry, président du comité technique de la Mau- ritius Scuba Diving Association (MSDA) et plongeur expérimenté. «Mais quand c’est vers mai-juin et si un cyclone est passé sur Maurice, c’est moins intéressant de plonger et certains vont s’en plaindre. Même des semaines après, les dégâts sont encore visibles.»
Les cyclones les plus puissants, entre les vagues et le vent, peuvent rapidement détruire des portions entières de récifs. La force des vagues à elle seule peut retourner le sable, les sédiments et les pierres sur le fond marin à plusieurs mètres de profondeur et les déplacer.
«Les gens ne se rendent pas compte des dégâts que fait un cyclone dans un lagon. Quand on plonge après un cyclone on a presque l’impression que l’endroit a été détruit à la dynamite !», ajoute Hughes Vitry. «J’ai plongé après des cyclones puissants comme Dina et les dégâts sont importants sur les coraux et les fonds marins. Les coraux peuvent être facilement détruits durant un cyclone. C’est quelque chose contre laquelle on ne peut rien faire. Mais cela ne veut pas dire que tout est fini.»
Après un cyclone puissant, les plages, les lagons et les bancs de pêche peuvent prendre des semaines, des mois, voire des années pour se régénérer. Et seulement si les conditions sont optimales. Malheureusement, depuis plusieurs années, les coraux souffrent beaucoup de l’impact direct et indirect de l’homme sur son environnement. Entre le réchauffe- ment climatique et la hausse globale de la température des océans, la situation pour les récifs coralliens est critique. De plus, durant un cyclone, l’apport massif en eau douce peut réduire la salinité dans certains endroits et les vagues provoquent beaucoup de mouvements des sédiments, rendant l’eau trouble.
«Pour que les coraux puissent repousser, il leur faut trois choses importantes, de l’eau à la bonne salinité, la lumière du soleil et une température adéquate. Certains coraux poussent de plusieurs centimètres par mois d’autres uniquement de quelques millimètres par an. Cela dépend des espèces», fait valoir Céline Miternique, responsable de la recherche marine au sein de l’organisation non gouvernementale Reef Conservation.
Malheureusement, les dernières années ont été difficiles pour les récifs coralliens. Le blanchissement a mis une énorme pression sur les capacités naturelles de régénération et en cas de cyclone ce serait une pression de plus sur nos lagons. Les coraux autour de Maurice sont encore en train de récupérer des épisodes récents de blanchissement majeur, notamment celui ayant eu lieu durant l’année dernière.
Les barrières de corail remplissent des rôles importants pour notre tourisme, car non seulement ce sont des zones de plongée dont raffolent les visiteurs mais elles protègent le littoral et les plages en limitant la force des vagues. De plus, elles jouent un rôle important en tant que garantes de la santé des poissons pour les pêcheurs artisanaux.
Y a-t-il un moyen de limiter les dégâts directs lors d’un cyclone ? Pas vraiment, un cyclone puissant étant une force immuable. Cependant, du côté du gouvernement il nous revient que depuis quelque temps déjà un projet est en cours avec la collaboration des Réunionnais. Il vise à étudier les impacts des cyclones sur les lagons. Ce projet est encore en attente de financement afin de pouvoir mettre en place des mesures pour favoriser la récupération des lagons après un cyclone.
Entre le changement climatique, le blanchissement, la pollution importante, un cyclone puissant pourrait gravement endiguer l’attrait des lagons, des plages et l’état de santé des coraux. Nous ne pouvons, certes, rien faire contre les cyclones mais nous pouvons diminuer l’impact de l’homme, notamment de la pollution solide ou intangible sur les océans.
Blanchissement massif des coraux sur l’ensemble du pacifique
<p>Les scientifiques de l’expédition Tara Pacific se sont alarmés, mercredi, d’<em>«un blanchissement massif des coraux sur l’ensemble du Pacifique»</em> causé notamment par le réchauffement climatique. <em>«Si quelques sites étaient indemnes comme aux îles de Wallis et Futuna, la couverture corallienne avait été affectée à hauteur de 30 à 90 % sur d’autres sites»</em>, indique un communiqué conjoint de la Fondation Tara Expédition et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), publié à mi-parcours de la mission.</p>
<p>La célèbre goélette océanographique Tara a quitté le port français de Lorient le 28 mai 2016. Cette expédition est la 11e menée par Tara, qui a déjà parcouru l’Arctique pour y étudier la banquise, navigué dans toutes les mers du globe à la découverte du plancton ou sillonné la Méditerranée pour mesurer l’impact de la pollution des plastiques.</p>
<p>L’équipage de Tara <em>«a observé les premiers récifs fortement impactés par le réchauffement climatique</em>» en arrivant à Ducie Island, à l’ouest de l’île de Pâques, en novembre 2016 puis à Moorea, en Polynésie française, le mois suivant. En Polynésie, dans plusieurs îles des Tuamotu, le blanchissement a atteint 30 à 50 %, selon Tara. Sur certains sites comme aux îles Pitcairn, c’est près de 70 % de la couverture corallienne qui est touchée. Aux îles Samoa, le blanchissement a même atteint 90 % et a entraîné la mort des colonies coralliennes.</p>
<p>Si les récifs de Wallis et Futuna ont été relativement préservés, <em>«au nord du Pacifique, dans des eaux pourtant plus tempérées, les récifs n’ont pas non plus échappé au blanchissement : il atteint 70 % à Okinawa, au Japon».</em></p>
<p>Les récifs coralliens ne couvrent qu’environ 0,2 % de la superficie des océans, mais rassemblent près de 30 % de la biodiversité marine.</p>
<p><em>«Plus l’augmentation de la température dépasse les normales attendues, et plus les durées d’exposition à ces fortes températures de l’eau sont longues et plus le blanchissement est fort»</em>, indique Serge Planes, chercheur au CNRS et directeur scientifique de la mission.</p>
<p><strong>– AFP</strong></p>
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