Publicité

Petite Cabane: la tranquille marche avant vers la modernité

23 septembre 2017, 01:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Petite Cabane: la tranquille marche avant vers la modernité

Des cabanes, il n’y en a pas beaucoup. Et les champs de canne qui dominaient jadis sont lentement mais sûrement remplacés par les plantations d’ananas. Ainsi va l’évolution.

Des petites cabanes, il ne s’en trouve que très peu à présent dans la localité qui porte le nom de Petite Cabane. Ce sont de belles maisons, en dur, souvent à étages, qu’on y trouve. Le village tient son nom de ses origines agricoles qui restent dominantes malgré la modernité.

«Il n’y avait que de petites maisons en tôle et en paille lorsque je suis venue vivre ici», témoigne Premahowtee Baotoo, 74 ans. C’était il y a 54 ans. La jeune fille de 20 ans qui quitte La Louise, à Quatre-Bornes, pour s’établir dans ce coin paumé, entre Clémentia et Camp-de-Masque, ne s’y plaît pas trop. 

«Il n’y avait pas de route qui y mène. Seulement un chemin de terre et quelques maisons çà et là dans les bois. Et les gens se moquaient de vous parce que vous portiez des savates pour marcher.» Avec le temps, Premahowtee Baotoo s’y est pourtant fait. 

Sibchurn, connu de tous sous le sobriquet de Chief, la rejoint sur ce point. Il n’y avait que quelques cabanes parmi les champs de canne. Les gens vivaient, en effet, de la canne. «À l’époque, il y avait tellement de moulins ! Il y en avait un entre la montagne Faïence et Montagne- Blanche», raconte l’homme de 66 ans. 

Dans ce village tranquille, où estime-t-il, vivent quelque 1 500 habitants, les étendues de terre sous culture dominent. Les gens continuent d’ailleurs de vivre de l’agriculture. Mais alors que la canne dominait, elle recule au profit d’autres produits.

 Bien que Chief soit à la retraite, il confie qu’il continue à couper la canne par passion. Après tout, c’est ce qu’il a toujours fait. Ce n’est pas pour autant qu’il se leurre : la canne à sucre a fait son temps. «Kann inn fini sa. Népli gagn kass ar sa. Dan nou landrwa sé zanana ek banann ki éré», lance-t-il sans lâcher les cannes qu’il abat à coups de sabre. 

À quelques mètres du champ où se trouve Chief, travaille Suba Rattan. Elle s’affaire à couper les «têtes» d’ananas afin de les planter. La cinquantaine, cette femme explique que ce fruit fait vivre sa famille depuis plus de 40 ans. «Gagn bien lavi ladan», avance-t-elle en désignant les champs d’ananas, qui prennent le dessus sur les champs de canne. 

Les bananiers servent de séparations aux rangées plantées d’ananas. C’est ainsi que change la face de ce village situé presque à pied de montagne. Pour les habitants, ce changement ne peut qu’être positif. Cela montre l’évolution du village qui n’a cessé de progresser avec son temps.