Lundi 25 septembre à 10 heures, … La maison des Rujubali ne devrait plus être qu’un ancien souvenir. Après le passage des bulldozers. Une partie de la bâtisse est déjà en train d’être détruite.

Hier, samedi 23 septembre, à l’approche du jour fatidique, Azam Rujubali, qui a défrayé la chronique, était toujours perdu. Il a reçu une lettre du ministère des Infrastructures publiques l’informant que sa demande pour repousser le délai de démolition n’a pas été approuvée.

Une demande faite par l’habitant de La Butte après que son affaire a été rejetée en cour. Résultat des courses : la date limite pour qu’il évacue les lieux, c’était hier… Dans la même missive, le ministère l’informe que sa demande de compensation est à l’étude et qu’une décision sera prise après avoir sollicité l’avis de l’Attorney General. Ce qui fait qu’il est toujours dans le flou. «Je ne sais pas quand j’aurai la compensation. Ce soir (NdlR, hier), je vais devoir dormir dans mon van», dit-il. Les membres de sa famille, eux, sont éparpillés ici et là.

Sa femme et sa fille sont chez un proche et son fils loge chez un autre membre de la famille. «J’espère que les autorités vont tenir parole», lance-t-il. On lui a proposé d’occuper une maison louée, tout en précisant que les frais seraient encourus par le gouvernement, pendant un an. «Je ne vois rien venir…»

Connexions politiques

Pendant ce temps, son fils s’active à démolir une chambre pour récupérer des tuyaux et barres de fer. «Mo frer ti aranz sa limem en 2007. Asterla limem li pé bizin kasé», déplore Nooraysha Rujubali, en regardant la maison où elle est née et a grandi disparaître petit à petit.

Les fenêtres et les portes ont déjà été démontées. La jeune fille, quoique triste, se dit sereine. La nouvelle bataille que devra livrer la famille : trouver un endroit où dormir.

Mais les connexions politiques d’Azam Rujubali peuvent bien l’aider à trouver un logement, non ? Le principal intéressé rejette catégoriquement toute association à quelque parti. Sa présence au Samadhi de sir Seewoosagur Ramgoolam, le 19 septembre, lors d’une cérémonie de dépôt de gerbes, aux côtés de l’état-major du Parti travailliste, a été diversement commentée.

Azam Rujubali explique qu’il a été invité à cet événement comme responsable d’une ONG et en sa capacité de travailleur social. «J’ai répondu à l’invitation. On parle de celui qui s’est battu pour l’Indépendance. Même les membres du gouvernement auraient dû y être!»