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Sahadeo Sobrun : 40 ans au service de Saint-Pierre
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Sahadeo Sobrun : 40 ans au service de Saint-Pierre
En 1976, il prend de l’emploi comme facteur. Il n’a alors que 18 ans. Mais Sahadeo Sobrun a trouvé sa voie. À 60 ans, il remonte le fil de sa vie et livre ses souvenirs.
Il a rangé uniforme et bicyclette. Mais ses souvenirs, eux, sont intacts. Et Sahadeo Sobrun a bienveillamment accepté de raconter les décennies passées au sein de La Poste en tant que facteur. Le seul métier qu’il ait jamais exercé.
Lorsque nous allons à sa rencontre, à Saint-Pierre, Sahadeo Sobrun est vêtu d’une chemise à rayures blanche et rose et d’un pantalon noir. Cela ne fait pas longtemps qu’il a raccroché pour de bon le bleu de l’uniforme, ayant pris sa retraite. De lancer fièrement qu’il a servi le village de Saint-Pierre pendant plus de 40 ans.
Il a 18 ans à peine lorsqu’il s’engage comme facteur à la poste. «Je venais de finir le collège. Je n’ai même pas eu le temps d’être chômeur», plaisante Sahadeo Sobrun, aujourd’hui âgé de 60 ans. C’était en 1976.
À l’époque, le tout jeune Sahadeo Sobrun est déployé à Port-Louis. «Je couvrais la section de Pailles, Grewals, Monte Belo et la croisée de Pointe-aux-Sables et Cité Vallijee. Il fallait couvrir toutes cette région à bicyclette, trois fois pendant la journée, surtout au sein du Central Telegraph Office», se remémore-t-il. De rappeler qu’en ce temps-là, il n’y avait pas de téléphone. Le public se fiait aux facteurs pour livrer les messages importants par télégramme.
Sahadeo Sobrun ne passera que sa première année de travail à Port-Louis. Par la suite, il sera redéployé dans son village natal où il a «fini sa carrière», comme il se plaît à le dire. Il doit couvrir trois secteurs, en l’occurrence Verdun, Saint-Pierre, Telfair. Ces trois zones ont ceci de particulier : leurs bureaux de poste, tous de style ancien, de pierres taillées et de bois, se trouvent sur le tracé des anciens chemins de fer.
«Il n’y avait pas de téléphone. Le public se fiait aux facteurs pour livrer les messages importants…»
«Il y avait à côté des bureaux de poste et de l’état civil, les quartiers des Post Masters. Ils vivaient sur place et collectaient le courrier des trains avant de les remettre aux facteurs pour la distribution», dit Sahadeo Sobrun. Tout en nous guidant sur ses anciens sites de travail, il se dit attristé de constater l’état d’abandon dans lequel se trouve celui du village de Saint-Pierre. «Ce sont des souvenirs et une partie de l’histoire qui sont laissés là, à disparaître», lâche-t-il.
Quid de son meilleur souvenir ? La relation de confiance tissée entre lui et les habitants. Il s’agit d’ailleurs de sa plus grande fierté. «Il y avait même une dame qui me faisait récupérer sa pension pour elle. Cela a duré jusqu’à sa mort.»
Et dites, monsieur Sobrun, pensez-vous que La Poste va vers une morte certaine avec la modernisation de la société et l’avènement des réseaux sociaux ? «Non. Par exemple les achats sur eBay ont augmenté l’utilisation des services postaux par 300 %», dit celui qui avoue ne jamais avoir été tenté de troquer sa bicyclette contre une moto, indissociable du facteur pour lui.
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