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Drame à Mahébourg: le meurtre de Hema Seetul maquillé en suicide

28 septembre 2017, 09:30

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Drame à Mahébourg: le meurtre de Hema Seetul maquillé en suicide

Hema Seetul, une habitante de Mahébourg de 25 ans, est décédée à la suite d’une compression of the neck, dans la soirée du mardi 26 septembre. Son époux, Swaraj Seetul, 21 ans, avait affirmé qu’elle s’est suicidée. Or, le rapport d’autopsie du Dr Sudesh Kumar Gungadin a révélé qu’il s’agit d’un acte malveillant (foul play). La victime et son mari se sont mariés il y a deux mois. Ce dernier, ses parents et sa soeur ont été interrogés par la Criminal Investigation Division de Mahébourg hier. L’époux nie les accusations. Lui et ses proches ont été arrêtés hier soir, mercredi 27 septembre.

Selon Swaraj Seetul, vers 21 h 30, il aurait découvert le corps de sa femme, une employée de la State Bank of Mauritius. Il serait sorti de chez lui, à 20 heures, pour rejoindre des amis à la boutique du coin. Lorsqu’il est rentré à la maison, il aurait cherché son épouse dans leur chambre.

Le conducteur d’autobus aurait ensuite cherché dans d’autres chambres, dont celle de sa soeur. «J’ai vu que la porte était fermée à clé. J’ai crié mais personne n’a répondu. Quand j’ai regardé par le trou de serrure, j’ai vu que ma femme était attachée à un horni (voile). On a alors défoncé la porte. Monn larg horni la mé li pa ti pé respiré», a-t-il dit aux enquêteurs.

Swaraj Seetul a indiqué qu’il aurait emmené la victime à l’hôpital de Mahébourg 15 minutes plus tard. Or, sur place, le médecin n’a pu que constater son décès. Le corps a alors été transporté à l’hôpital Victoria, à Candos.

Opposés à l’autopsie

Questionné sur le «suicide», l’époux de Hema Seetul a répondu qu’il ne répondrait qu’en présence de son avocat. Selon la police, la thèse de suicide ne tenait pas. Quant aux beaux-parents de Hema Seetul, ils se sont, dans un premier temps, opposés à l’autopsie. Les policiers leur ont alors expliqué les procédures à suivre.

Les funérailles de la victime se tiendront, au domicile de ses parents, à Mandiram Lane, Trois-Boutiques, aujourd’hui. Dans la localité règnent tristesse et colère.

Ce sont d’ailleurs les proches de la victime qui ont contacté le Dr Sudesh Kumar Gungadin pour l’autopsie, pratiquée en présence du Dr Satish Boolell. Le médecin légiste a, par la suite, recommandé une enquête approfondie.

Selon une tante de Hema Seetul, c’est la belle-mère de celle-ci qui a appelé ses parents pour leur dire de venir à l’hôpital, mardi. «Ils ont téléphoné pour dire : ‘‘ Vinn gété ki nou zanfan finn fer.’’» Les proches ignoraient alors que la jeune femme avait rendu l’âme. «Même lorsque son père est arrivé, ils ne lui ont rien dit. C’est lorsqu’il a vu la police qu’il a compris que sa fille était décédée.»

La soeur cadette de Hema Seetul est arrivée d’urgence au pays hier matin. Elle était partie à La Réunion et devait rentrer dans la soirée d’hier. La victime était la benjamine d’une fratrie de trois enfants.

Selon les proches, il y a quatre mois, ils ignoraient tout de la relation de la jeune femme et de l’époux. Ce n’est qu’un mois avant les noces que la mère de Swaraj Seetul aurait appelé la mère de la victime pour lui faire part de l’intention de son fils d’épouser sa fille. «On n’en savait rien. Quand on a demandé à Hema, elle a dit qu’elle l’aimait et qu’elle voulait l’épouser.»

Une semaine plus tard, les deux se sont fiancés et les proches du jeune homme ont arrêté une date pour le mariage. Le 29 juillet, Swaraj et Hema Seetul se sont unis. Selon la tante, le couple s’était rencontré il y a deux ans, lorsque Hema Seetul voyageait dans le bus du jeune homme. «Elle avait dit à sa mère que sa belle-mère l’aimait bien et qu’elle était gentille avec elle. Comment celle-ci aurait pu faire une chose pareille ?»

Le téléphone à la main, la tante ne cesse de regarder une photo de la victime. «Mo gaté sa, zot inn fini touy li. Pa koné kifer.» Deux semaines de cela, les proches de Hema Seetul avaient organisé une fête mais cette dernière était venue toute seule, soutenant que son époux était souffrant.